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La religion peut-elle fonder la morale ?

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« VOCABULAIRE: MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. RELIGION Étymologie discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. Les prescriptions éthiques contenues dans toutes les religions nous permettent-elles d'accéder authentiquement à la morale ? Certes, les miracles comme les mythes, dans la mesure où ils frappent l'imagination (que l'on songe aux lois mosaïques), peuvent servir utilement à donner force et créance aux discours d'exhortation morale.

Ainsi, la religion pourrait servir la morale en donnant un fondement sacré et transcendant à un ensemble de prescriptions utiles à la vie immanente.

Mais, la morale n'est-elle pas fondamentalement de source profane et rationnelle ? L'homme ne trouve-t-il pas en sa raison, des impératifs valant en-soi et pour-soi ? Faut-il nécessairement en passer par le croire alors que le savoir nous est suffisant pour édifier une morale a priori et absolue ? Toutefois, la morale ne peut-elle nous conduire à la religion ? C'est une thèse soutenue, notamment, par Kant. · Trois termes doivent être analysés : la religion, la morale, et le fondement. · Le fondement peut s'entendre en plusieurs sens : ce qui est premier (ce à partir de quoi il faut commencer, le point de départ), mais aussi ce qui permet de justifier ou encore ce qui permet de rendre raison.

Ceci, soit du point de vue de l'existence (la cause : les parents sont fondement de l'enfant) soit du point de vue de l'essence (soit ce qui crée l'essence, soit ce qui en est un élément constitutif, en ce dernier sens la ligne est un fondement de la figure, le point de la ligne etc.).

La fondation est passage du fait au droit en ce sens que, partant d'un donné (un fait), on cherche ce qui le justifie (le droit).

Le fondement d'une chose, c'est aussi son contenu essentiel (son fond).

Le fondement est donc un principe : distinction entre le principe du faire (une règle d'action ou une norme), de l'essence et de la connaissance. · La religion peut s'appréhender de deux manières : comme un système de dogmes ou de croyances, mais aussi comme un système de pratiques (le culte).

Double étymologie latine : religare (relier les hommes entre eux et à Dieu) ou relegere (relire (les textes de la tradition) ou recueillir (la parole révélée)).

Enfin, relation au sentiment et à la foi.

La religion suppose la distinction sacré / profane, naturel / surnaturel au sens où elle est croyance à un ordre supérieur et différent (le sacré).

La religion a une dimension institutionnelle / sociale (à considérer avec la politique) et une dimension affective (l'amour) à lier à la morale. · La morale a ce point commun avec la religion d'être sociale (les moeurs) et individuelle (l'éthique). La sphère de la morale est celui du "devoir être", donc ce qui n'est pas et est d'un autre ordre que ce qui est.

La morale a pour tâche de "viser" autre chose (on parle de sacré en morale : ex.

on peut dire que la vie est "sacrée" = on ne peut y toucher).

Même contenu que la religion ? La morale, d'un point de vue sociologique, organise la communauté en dirigeant les actions humaines selon des principes communs.

La morale a pour objet le bien et le mal en un sens normatif (l'obligation) et non pas simplement descriptif.

La morale suppose donc un élan (une cause d'action) : fonder la morale = être susceptible de donner cet élan. Au fondement de la morale il faudrait une croyance ou une foi (je "crois" au sens de la conviction, que cela est bien ou mal, que je dois faire cela etc.). · Le sujet présuppose que la morale doit être fondée hors d'elle-même (à moins d'admettre que la religion soit une partie de la morale). · La question est donc celle du fondement de la morale mais aussi du rôle de la religion : si elle ne peut fonder la morale, à quoi sert-elle ? · Si ce n'est pas la religion qui peut fonder la morale, alors il faut s'interroger sur ce qui peut le faire : la raison (pratique), l'utilité (pour le plus grand nombre), le sentiment (le bonheur, la pitié, le respect) ? · Il faudra prendre garde à ne pas extrapoler à toutes les religions ce qui est vrai de certaines seulement (ex.

les protestants s'appuient sur la bible, les catholiques sur la bible et la tradition etc.). Problématique :. »

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