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La relation conscient-inconscient est-elle nécessairement conflictuelle ?

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« Le terme inconscient peut renvoyer à deux acceptations différentes.

On peut en effet, le définir négativement comme le non-conscient, le terme est alors employé sous la forme d'un adjectif dont le substantif(le nom) correspondant est inconscience, et sert à désigner un état ou un individu.

Dans la seconde acceptation, l'inconscient est d'abord utilisé sous la forme d'un substantif et est défini de manière positive comme une réalité psychique.

Dans les deux cas, l'inconscient et l'inconscience s'opposent à la conscience.

Mais peut-on dire qu'il s'oppose de la même manière à la conscience? N'y-a-t-il pas différents sens du terme conscience? De plus, l'inconscient n'est-il qu'un ennemi de la conscience ? I L'inconscient n'est qu'une modalité de la conscience On emploie la notion d'inconscient quand je me comporte comme si je savais quelque chose, sans que j'ai accès moi-même à cette information.

Ainsi, je peux par exemple faire des phrases grammaticalement correctes sans savoir expliquer les règles de grammaires correspondantes. A ce titre, de nombreuses actions sont effectuées, de nombreuses informations traitées sans que cela passe par notre conscience.

Ainsi, Leibniz admet qu'il y a dans notre pensée des « changements d'âmes dont nous ne nous apercevons pas », ou « des petites sollicitations imperceptibles ».

De même, l'inconscient selon Bergson caractérise tous ces pensées ou souvenirs chassés de la conscience parce qu'ils sont inutiles à l'action. Dès lors, ces faits inconscients ne sont pas séparés définitivement de la conscience, ils sont accessibles à la conscience.

Il suffit en effet que celle-ci se tourne vers eux pour qu'ils réapparaissent dans le champ conscient.

La conscience est alors encore maître de ces « pensées » inconscientes et il n'y a pas d'affrontement. II L'inconscient comme réalité psychique autonome s'oppose à la conscience L'inconscient lui renvoie à une découverte freudienne et appartient au champ de la psychanalyse.

C'est une réalité psychique possédant un mode de fonctionnement et des caractéristiques propres.

Dans sa première théorie, Freud présente l'appareil psychique comme constitué de trois étages : l'inconscient, le préconscient et le conscient.

Le préconscient se définit comme négativement par ce qui n'est pas conscient mais peut le devenir. L'inconscient lui est défini positivement.

Il est séparé du système conscience - pré-conscience par une force, une résistance qui s'oppose à ce que son contenu devienne conscient.

L'inconscient n'est pas, comme le préconscient, un contenu latent mais il est séparé de la conscience par la censure.

La conscience lutte en effet pour que certains contenus inconscients viennent la perturber.

Les pensées inconscientes, elles, tentent de pénétrer dans la conscience notamment par des lapsus, rêves,… Ce concept met en danger le moi comme "maître dans sa maison" puisque l'inconscient a des conséquences sur la conduite consciente de l'individu.

Il y a donc conflit entre les deux instances. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le dire brutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-dire subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forces contraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.

Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient, conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas être là.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moimême ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces. L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normes. »

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