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La raison et le sensible ?

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« Vocabulaire: SENSIBLE: Du latin sensibilis, doué de sensibilité ou qui peut être senti. Au sens actif, qui est capable de sensation et de perception.

Au sens passif, qui peut être senti, perçu par les sens (exemple : le monde sensible). Un primat de l'expérience sensible ? • Comme le souligne Kant, dans l'introduction de la Critique de la raison pure, ce n'est pas parce que toute connaissance « commence avec l'expérience » que toute connaissance « dérive » de l'expérience. ant : Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.

En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui, d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations et d'autre part, mettent en mouvement notre faculté intellectuelle, afin qu'elle compare, lie ou sépare ces représentations, et travaille ainsi la matière brute des impressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets, celle qu'on nomme l'expérience ? Ainsi, chronologiquement, aucune connaissance ne précède en nous l'expérience et c'est avec elle que toutes commencent. Mais si toute notre connaissance débute AVEC l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute DE l'expérience, car il se pourrait bien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce que nous recevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité par des impressions sensibles) produit de lui-même : addition que nous ne distinguons pas de la matière première jusqu'à ce que notre attention y ait été portée par un long exercice qui nous ait appris à l'en séparer. C'est donc au moins une question qui exige encore un examen plus approfondi et que l'on ne saurait résoudre du premier coup d'oeil, que celle de savoir s'il y a une connaissance de ce genre, indépendante de l'expérience et même de toutes les impressions des sens.

De telles connaissances sont appelées a priori et on les distingue des empiriques qui ont leur source a posteriori, à savoir dans l'expérience. Cette expression n'est pourtant pas encore suffisamment déterminée pour marquer tout le sens contenu dans la question proposée.

Car on dit bien - et l'usage le veut - de maintes connaissances sorties de sources expérimentales, que nous en sommes capables ou que nous les avons a priori, parce que ce n'est pas immédiatement de l'expérience que nous les dérivons, mais d'une règle générale, que nous avons toutefois ellemême empruntée à l'expérience.

C'est ainsi qu'on dit de quelqu'un qui a sapé les fondements de sa maison, qu'il pouvait bien savoir a priori qu'elle s'écroulerait, c'est-à-dire qu'il n'avait pas besoin pour le savoir d'attendre cette expérience, l'écroulement réel.

Il ne pouvait pourtant pas le savoir entièrement a priori.

En effet, que les corps sont lourds et que, par suite, ils tombent quand on leur enlève ce qui les soutient, c'est ce qu'il fallait que l'expérience lui eût auparavant fait connaître. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Suffit-il d'avoir l'expérience pour savoir ? 2 A quoi sert l'expérience pour la connaissance théorique ? 3 Y a-t-il des aspects de la connaissance indépendants de l'expérience ? Réponses: 1 - L'expérience est en tout cas le commencement de la connaissance.

C'est une condition nécessaire, même si elle n'est pas suffisante. 2 - À vérifier ce qu'on pouvait savoir seulement en partie.

En effet, l'expérience confirme (ou infirme) ce qui n'était que théoriquement vrai. 3- Oui.

D'une part les impressions sensibles, qui modifient la teneur de l'expérience.

D'autre part l'intellect, qui établit des règles générales. • D'un côté, l'expérience familière nous renvoie à un type précis de connaissance : la connaissance immédiate. L'enfant qui découvre le monde et l'adulte qui en a pris possession ne se fient-ils pas spontanément à leurs sens ? Cependant, nous savons tous que nous pouvons être dupés par nos sens, en étant victimes d'une illusion d'optique, par exemple.

Nous savons tous que les renseignements tirés de l'expérience sont individuels et variables pour un même individu. • Il faudrait donc en conclure que seule la raison nous confère une connaissance digne de ce nom, c'est-à-dire une connaissance stable, indubitable et non pas une opinion.

N'est-ce pas elle qui, par le biais d'un raisonnement. »

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