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La question "qui suis-je ?" admet-elle une réponse exacte ?

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« Introduction & Problématique Qu'est -ce qui peut laisser supposer qu'une réponse exacte est facile à donner ? Ce que je suis est-il donné dans un constat sensible ? Ou bien la connaissance de mon essence requiert-elle des médiations plus complexes ? Et qu'estce qui peut rendre la réponse inexacte, aux différents sens que peut prendre l'adjectif "inexact" ? Cet adjectif peut signifier: 1) intégral, total, 2) précis, rigoureux, 3) achevé, définitif.

La question "qui suis-je ?" interroge mon essence singulière, ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre. Plan 1) La réponse à la question se situe au niveau intelligible. a) Reprenant à son compte le doute cartésien, mon "je" se découvre comme âme spirituelle, "substance dont toute l'essence n'est que de penser". b) Le "je" que je suis véritablement, qui me donne unité, permanence, unicité (analyse kantienne). Par-delà la multiplicité de ses affections, la conscience est ce qui se présente comme quelque chose d'unique.

Le vécu peut se présenter sous des formes multiples, les réactions devant des situations diverses, voire identiques, peuvent être différentes, mais en dépit de ces différences, il s'agit de mon expériences, de mon vécu.

La multiplicité ne prend sens que sur fond d'unité de la conscience.

Ainsi Descartes, dans la « Deuxième Méditation » reconnaît qu'il existe des facultés diverses et multiples : l'entendement, la volonté, l'imagination, la sensibilité.

Mais ces facultés sont toutes déduites à partir de l'unité du cogito.

La conscience s'apparaît donc à elle-même comme fondamentalement unique & identique.

Elle joue comme pouvoir unificateur.

C'est cette unité de la conscience qui assure l'accès à la personne.

Kant écrit : « Posséder le JE dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, cad un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses, comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise.

» (« Anthropologie du point de vue pragmatique »). c) L'unité synthétique qui me définit, je la construis par l'élan intentionnel de mon esprit (analyse du "pro-jet" chez Sartre). TRANSITION: Mais cette unité ne cache-t-elle pas un inachèvement et une dualité problématiques ? 2) En second lieu, la réponse ne peut être ni précise ni définitive, ni complète. a) Le cogito répond à la question "que suis-je ?": l'essence universelle rate ma singularité. b) Pour savoir "qui" on est, il faut être achevé: or, je suis un pour-soi, une conscience à jamais inachevé (cf. analyse sartrienne). c) Mon inconscient introduit une dualité dans ma pensée: toute définition de moi est lacunaire (cf.

analyse freudienne).. »

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