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La perfection est-elle de ce monde ?

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« Analyse du sujet : - - Le fait même que l'on ait une idée de la perfection peut nous pousser à penser que la perfection est bien de ce monde, car comment aurions-nous l'idée de ce qui n'est pas ? De nombreuses expériences nous donnent d'ailleurs l'impression de saisir la perfection, notamment l'expérience artistique. Cependant, l'impression de saisir la perfection peut n'être qu'une impression illusoire et trompeuse. Qui plus est, il se peut que l'on ait une idée de la perfection parce qu'elle existe, mais cela ne prouve pas qu'elle existe en ce monde : l'expérience religieuse témoigne d'ailleurs d'une possibilité humaine de transcendance, c'est-à-dire de communication avec une perfection située dans un autre monde, dans un audelà. Cela étant, il faut encore remarquer que lorsqu'on s'interroge sur ce qu'est la perfection, on se rend compte que tout le monde n'en a pas la même définition. Ainsi, peut-être tout le problème vient-il du fait que la perfection est un concept profondément subjectif, et que l'on ne peut statuer sur son existence ou son inexistence puisque nous n'en avons pas de définition objective. Problématisation : Si la perfection n'était pas de ce monde, comment pourrions-nous seulement en avoir une idée ? Comment se pourrait-il que nous ayons le besoin de rechercher la perfection si celle-ci n'était qu'un délire de notre imagination ? Comment pourrions-nous parfois avoir le sentiment de goûter à la perfection si cette dernière était absente de ce monde ? Mais par ailleurs, il faut bien souligner également qu'il serait curieux que la perfection soit présente en ce monde puisque notre monde semble bien imparfait.

En effet, il est bien difficile de soutenir que tout est ici-bas pour le mieux et que tout va bien.

Comment pourrions-nous dès lors penser que la perfection puisse naître dans un monde si imparfait ? Proposition de plan : 1.

Le sentiment de perfection dans le monde. a) On a parfois l'impression de rentrer en contact avec la perfection, et le langage courant nous en donne des exemples.

Ainsi le commentateur sportif louera le « geste technique parfait » du footballeur.

Mais on rencontrera encore également la perfection dans d'autres occasions : quand, par exemple, ébloui par la performance technique d'un musicien, on a le sentiment que son art « touche à la perfection ». b) Dans cette perspective, la perfection semble bien être de ce monde, puisqu'elle désigne quelque chose qui semble s'être accompli dans toute sa plénitude, quelque chose qui n'a pas besoin qu'on y ajoute ou qu'on y retire quoi que ce soit. c) La perfection semble ainsi bien capable de se montrer dans ce monde, et elle le fait particulièrement dans l'art, car, ainsi que Klee le déclare : « L'art joue sans s'en douter avec les réalités dernières et néanmoins les atteint effectivement.

De même qu'un enfant dans son jeu nous imite, de même nous imitons dans le jeu de l'art les forces qui ont créé et créent le monde… L'artiste crée ainsi des œuvres qui sont à l'image de l'œuvre de Dieu ».

L'art nous permettrait donc de rentrer en communion avec Dieu, cet être absolument parfait, et ainsi pourrions-nous créer de la perfection en notre monde. Transition : Cependant, ce sentiment de la perfection nous permet-il de conclure que celle-ci s'incarne vraiment dans le monde ? 2.

L'impossibilité théorique d'une perfection ici-bas. a) Le fait que l'on ait l'impression d'une communion avec la perfection ne témoigne pas forcément que la perfection se présente véritablement à nous.

En effet, on ne peut pas déterminer l'existence réelle de quelque chose sur la seule base du sentiment, qui est trompeur par nature.

Il faut donc chercher ailleurs une preuve de l'existence de la perfection en ce monde. b) On pourrait définir la perfection comme ce qui possède toutes les qualités et qui ne connaît aucun défaut.

La perfection dispose donc en elle de tous les biens poussés à leur plus haut degré, elle dispose de ces biens de manière absolue.

Parmi ces biens il faut donc inclure la vérité, la beauté, la bonté, la justice et l'éternité. c) Ici, on pourrait alors s'appuyer sur Platon pour montrer que la perfection n'est pas de ce monde.

En effet, d'après Platon, notre monde est le « monde sensible.

» Or, le sensible consiste en ce qui est perçu par les sens, c'est-à-dire un monde d'apparences, un flux changeant et indéterminé.

D'après Platon, les choses qui nous parviennent par les sens sont trompeuses, car elles sont multiples, différentes et changeantes alors que la vérité ne peut être qu'unique, toujours identique à elle-même et qu'elle est donc éternelle par définition.

La vérité et l'éternité ne pouvant exister dans notre monde, on ne peut donc concevoir que la perfection y séjourne également.

L'impression que nous avons parfois de goûter à la perfection n'est donc qu'une illusion des sens.

Si la perfection existe, celle-ci ne peut figurer que dans ce que Platon nomme le « monde intelligible », le monde où séjournent les Idées, qui sont les causes des apparences sensibles et qui sont réelles, uniques et immuables.. »

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