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La passion est-elle toujours un esclavage ?

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« VOCABULAIRE: PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). Introduction Dans son Anthropologie du point de vue pragmatique, Kant, analysant la passion,, observe que « l'émotion porte un préjudice momentané à la liberté et à la maîtrise de soi-même » tandis que « la passion en fait fi et trouve plaisir et satisfaction dans l'esclavage » ; et comme « pendant ce temps, la raison ne se relâche pas dans son appel à la liberté intérieure, le malheureux soupire dans ses chaînes dont il ne peut pourtant pas se délivrer; désormais elles sont en quelque sorte greffées sur ses membres» (III, § 81).

Mais doit-on admettre ce jugement de Kant ? Et qu'entendre par « esclavage » ? Dans la première partie, on commencera par souligner que l'étymologie du mot « passion » suggère bien l'idée de passivité et de souffrance (en latin, « pati » signifie supporter, souffrir).

Ensuite, on développera la position d'Alquié (l'insatisfaction du passionné, sa dépendance à l'égard du passé, son incapacité à maîtriser le temps). L'étymologie peut nous aider à définir le terme de « passion ».

Il nous vient du verbe « patior », qui signifie « souffrir », « éprouver », « endurer », « supporter », et du substantif « passio », qui désigne la « souffrance » et la « maladie ».

La « passion » serait donc, au sens premier, un état de souffrance et de dépendance, d'attente passive.

Nous retrouvons cette acception dans notre verbe « pâtir », et dans « la passion de J .

C.

», expression qui évoque l'ensemble des épreuves endurées par le Christ jusqu'à son supplice et à sa mort.

Nous verrons que la « passion » a également été considérée par divers auteurs comme une « maladie de l'âme », nécessitant la recherche de « remèdes ».

Mais le concept a évolué ; la psychologie et la psychanalyse, définissent aujourd'hui la passion comme un état affectif qui se manifeste par un attachement exacerbé, exclusif et durable à un objet, au point de dominer la personnalité du sujet et de déterminer son comportement.

Précisons des points de la définition. ¨ Il s'agit donc d'un attachement exacerbé : ce sentiment se singularise par son intensité, sa vivacité particulière ; ¨ Il est exclusif : il exige du sujet une allégeance unique à un objet (érigé en absolu, voire réifié et fétichisé) et efface de ses préoccupations tout ce qui n'est pas lui.

Tout autre désir est relativisé, refoulé vers un statut subalterne ; ¨ Il est durable : contrairement à d'autres phénomènes psychiques (émotion, tendance, pulsion), la concentration de l'intérêt et de l'énergie du sujet passionné s'inscrit dans une certaine permanence ; ¨ Enfin, il oriente la personnalité et le comportement du sujet : l'irruption de la passion (le « coup de foudre ») marque une rupture dans l'équilibre intérieur et la conduite de la personne ; tout le fonctionnement psychique et psychosomatique du sujet s'en ressent : émotions, sentiments, désirs, et même besoins.. »

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