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La nécessité du travail ?

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« VOCABULAIRE: NÉCESSITÉ: Caractère de ce qui ne peut pas ne pas être.

Une proposition est nécessaire quand elle est rigoureusement démontrée, qu'on ne peut la refuser; synonyme: apodictique; contraire: contingent. Travail: Activité de transformation de la nature dans un sens utile à l'homme, en vue de la satisfaction des besoins. Hegel montre que le travail est libérateur, dans la mesure où il permet de s'affranchir de la nature en la dominant et de se discipliner soi-même dans l'effort. APPROCHE; 1.

Le dénuement C'est parce que l'homme se présente comme l'animal le plus démuni qu'il travaille.

En l'exprimant sous la forme d'un mythe, Platon (Protagoras) repère dans l'oubli de l'homme par la nature ce qui le contraint à produire les moyens de se conserver.

L'homo faber suppose l'homme nu et sans défense des origines. L'outil est un intermédiaire entre l'homme et la nature, il est un prolongement du corps anatomique.

A la différence des animaux, les hommes ne sont plus tributaires de leur propre capacité organique.

Leur possibilité d'action sur la nature se trouve ainsi considérablement agrandie.

Sans doute, l'usage d'outils est-il propre à des animaux.

Ainsi, par exemple, les singes peuvent contre leurs ennemis, se servir de pierres ou prendre tout ce qu'ils peuvent trouver qui a une force percutante.

Mais ces outils ne sot pas fabriqués, ils ne sont pas mis en réserve ou préparés.

Ils sont fournis par la Nature et utilisés dans l'urgence du moment.

Certains hominidés sont aussi capables de fabriquer des outils, d'emmancher deux bambous, par exemple.

Mais ces outils ne sont pas perfectionnés.

On peut affirmer que l'outil qui existe à l'état rudimentaire chez les animaux devient un caractère distinctif de l'espèce humaine. 2.

Le projet de maîtrise Si le travail est rendu nécessaire par cette faiblesse naturelle de l'homme, il suscite en retour la possibilité d'une maîtrise de la nature.

Selon la formule cartésienne, nous pouvons nous rendre « comme maître et possesseur de la nature » (Discours de la méthode).

Autrement dit, de signe de notre faiblesse, le travail peut devenir moyen de notre puissance. Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ». Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d'Aristote. Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut. »

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