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La nature fait-elle bien les choses ?

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« Termes du sujet: CHOSE (n.

f.) 1.

— Désigne la réalité (res en latin : chose) en gén.

; cf.

DESCARTES : « chose pensante » (âme), « chose étendue » (matière). 2.

— Désigne la réalité, envisagée comme déterminée et statique, existant hors de la représentation ; en ce sens, KANT utilise l'expression « chose en soi ». 3.

— (Par ext.) À partir du sens 2, désigne la réalité inanimée, hors de son rapport à la pensée (le monde des choses).

Rem.

: la chose se distingue de l'objet en ce que ce dernier est construit ; cela n'implique pas que la chose soit chose en soi ; ce qui est chose se constitue comme ce qui est maniable, ce qui est disponible ; autrement dit, l'objet se réfère à la pensée, la chose à l'action ; le monde des choses, c'est le monde qui se détermine dans la pratique, et y résiste ; à partir du sens 3, le réaliste confond volontiers la chose et l'objet (cf.

DURKHEIM : « Il faut considérer les faits sociaux comme des choses »).

4.

— Chosisme : attitude qui consiste à considérer la réalité comme une chose au sens 2. NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu.

Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. [Introduction] Faire bien les choses, c'est, d'après le dictionnaire Le Robert, travailler consciencieusement, traiter avec largesse, ne pas faire les choses à moitié.

Il semble curieux de se poser la question à propos de la nature.

Cette question se pose en général lorsqu'il s'agit d'un individu qui a accompli scrupuleusement la tâche qu'il avait à exécuter.

Il a techniquement fait ce qu'il fallait faire, mais en plus avec la conscience de bien faire.

Que signifie cette expression qui interroge le « bien faire » de la nature ? Que produit la nature qui nous donne satisfaction ? Pouvons-nous nous contenter de ce que réalise la nature ? [I.

« La nature ne fait rien en vain »] Comment expliquer l'organisation, le fonctionnement et l'évolution du vivant ? On peut tenter de le faire en recourant au finalisme, c'est-à-dire en considérant que les formes du vivant sont des réalisations d'anticipations préalables, tout comme la maison est la réalisation du plan de l'architecte, la cause finale de son action.

Telle est la position d Aristote, qui étendait la finalité à la nature toute entière. « Il ne faut donc pas céder à une répugnance enfantine et nous détourner de l'étude du moindre des animaux.

En toutes les parties de la Nature il y a des merveilles ; on dit qu'Héraclite, à des visiteurs étrangers qui, l'ayant trouvé se chauffant au feu de sa cuisine, hésitaient à entrer, fit cette remarque : "Entrez, il y a des dieux aussi dans la cuisine." Eh bien, de même entrons sans dégoût dans l'étude de chaque espèce animale : en chacune, il y a de la nature et de la beauté.

Ce n'est pas le hasard, mais la finalité qui règne dans les oeuvres de la nature, et à un haut degré ; or, la finalité qui régit la constitution ou la production d'un être est précisément ce qui donne lieu à la beauté. Et si quelqu'un trouvait méprisable l'étude des autres animaux, il lui faudrait aussi se mépriser lui-même, car ce n'est pas sans avoir à vaincre une grande répugnance qu'on peut saisir de quoi se compose le genre Homme, sang, chair, os, veines, et autres parties comme celleslà.

» Ordre des idées 1) Une observation générale : le moindre animal est digne d'être étudié. 2) Une formule frappante, empruntée à Héraclite, pour illustrer cette thèse : les dieux sont partout, même dans la cuisine. 3) Une justification : chaque animal répond à une fut, la finalité régnant partout dans la nature.

C'est cette. »

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