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La nature de l'homme c'est l'artifice ?

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« Discussion : La représentation commune qu'on a de l'homme est floue, elle est à la fois création et animalité.

C'est-à-dire que l'homme semble à la fois relever d'une force supérieure, et participer de la nature (en tant que tel, il est un animal comme un autre) ; il y a donc en lui la nature et la culture.

C'est précisément en vue de préciser la vraie nature de l'homme qu'il est nécessaire d'interroger cette vision floue et imprécise en vue de lui apporter une réflexion pertinente.

Car comment faut-il penser la double nature de l'homme ? Quelle est la part de culturel et la part d'artifice que l'on peut subsumer chez l'être humain ? Première partie : l'homme naturel. Depuis les travaux du naturaliste anglais, Darwin, au 19ème siècle, l'homme est une espèce qui descend du singe.

Ce qui est montré par-là c'est que l'homme fait partie du règne animal et en tant que tel il est soumis aux lois de transformation et d'adaptation qui régissent l'ensemble des phénomènes naturels.

Depuis lors, la vision créationniste de l'être humain a été considérée comme obsolète. A l'époque contemporaine les travaux des anthropologues consistent à considérer deux sphères : la sphère de la culture et la sphère de la nature.

Dans cette dernière, appartient à l'homme la capacité de faire ce que d'autres espèces ne peuvent pas faire, c'est-à-dire produire ou créer des outils, concevoir des artefacts.

Lévi-Strauss dans un de ses ouvrages intitulé, Tristes Tropiques, a montré comment pour les indiens de l'Amazonie, le fait de porter des tatouages était le signe de leur humanité, car ce faisant, ils inscrivaient sur leur corps ce que aucun animal vivant autour d'eux ne pouvait faire.

C'est aussi le signe par lequel l'homme tout étant un animal naturel se détache de son environnement immédiat. Cette double nature de l'homme, il faut l'approfondir davantage encore afin de montrer comment à la fois le côté naturel et le côté artificiel chez l'homme lui permettent de créer une société et dans celle-ci d'apporter certaines richesses matérielles qui n'existaient pas auparavant. Schopenhauer : « L'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable.

Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation ». Deuxième partie : nature et art. "Par "culture" nous entendons l'ensemble des formes acquises de comportements qu'un groupe d'individus, unis par une tradition commune, transmettent à leurs enfants.

Ce mot désigne donc, non seulement les traditions artistiques, scientifiques, religieuses et philosophiques d'une société, mais encore ses techniques propres, ses coutumes politiques et les mille usages qui caractérisent sa vie quotidienne." M.

Mead, Sociétés, traditions et techniques. Nous prenons le mot art dans un sens très général, tel que les Grecs le pensaient sous le nom de technè.

Ainsi l'art est toute forme de production, d'artifice, de surnature matérielle.

Dans toute société humaine, quelle que soit la phase de son développement, on trouve toujours un niveau, fût-il élémentaire, de la technique, c'est-à-dire des outils qui ne sont rien d'autre que le prolongement de la main.

La création d'outils est non seulement la preuve de l'intelligence de l'être humain, mais c'est aussi la preuve que l'être humain se transforme lui-même.

La machine n'est pas uniquement un objet extérieur à l'homme, elle participe de son intelligence, elle prolonge les pouvoirs de son cerveau, elle est un adjuvant de son corps.

En créant par la technique, l'homme se crée lui-même. L'artifice lié aux machines, à la technique, nous apparaît comme fondamental dans toute société, mais il y a encore un autre aspect de l'artifice qu'il faut considérer, à savoir la capacité à orner le corps, à le parer de bijoux, à le traiter comme un espace particulier.

Ici l'artifice peut paraître artificiel, accessoire, en fait il n'en est rien car on voit bien que selon les travaux des ethnologues, les peuples dits primitifs, pour se livrer à certains actes tels que la guerre, le mariage, la danse ont besoin de se grimer, ont besoin de se couvrir de vêtements spéciaux. Que ce soit l'outil ou la machine, que ce soit le corps couvert d'accessoires, dans les deux cas nous retrouvons le caractère artificiel de l'homme, celui qui le rattache à la production d'objets qui ne sont pas naturels. Troisième partie : l'homme complet. Jean Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron : « On a parfois dit que la question posée par ces cas était celle de la différence entre l'humanité et l'animalité ; elle est plus précisément celle de la nature humaine.

On croyait naïvement – ce fut en partie le cas de Rousseau – qu'il suffisait d'ôter la croûte civilisatrice pour retrouver l'homme naturel, et l'auteur du Discours sur l'origine, comme d'autres, rêvaient d'expériences qui permettraient de révéler. »

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