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La mort est-elle la vérité de l'existence ?

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« VOCABULAIRE: MORT: Du latin mors, «mort».

Cessation complète et définitive de la vie.

Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel: cruelle certitude qui limite son horizon et l'oblige à composer avec sa propre disparition, comme avec celle des êtres auxquels il est attaché.

Pour Platon, la mort est un «beau risque à courir».

Dans le Phédon, Socrate définit la mort comme la séparation de l'âme et du corps; délivrée de sa prison charnelle, l'âme immortelle peut librement regagner le ciel des Idées, patrie du philosophe.

Épicure tient la mort pour un non-événement, puisque jamais nous ne la rencontrons.

Tant que nous sommes en vie, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes plus.

Pour Heidegger au contraire, la vie humaine s'inscrit dans la finitude: «Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir». Exister / Existence: * Exister: qualifie le fait d'appartenir à un ordre quelconque de réalité même abstrait.

Être réellement, constituer une partie du monde sensible. * Existence: Par opposition à néant: le fait d'être ou d'exister.

Par opposition à essence: mode d'être de l'homme, en tant qu'il ne se laisse enfermer dans aucune essence ou nature déterminée. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.

Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. our le biologiste Atlan, la mort est le seul projet reconnaissable des êtres vivants : c'est au moins l'état vers lequel ils se dirigent tous.

Cependant, cette prise de conscience ne hante peut-être que l'être humain, dont l'existence est une lutte contre cette vérité à laquelle il ne peut se soumettre. 1.

Une vie préoccupée • Prendre le petit-déjeuner, ranger le bureau, passer au pressing - la vie se présente souvent comme un ensemble de tâches à accomplir, les petits soucis quotidiens.

Le monde est vécu sous la forme de la préoccupation, c'est-à-dire que je suis toujours déjà occupé à quelque chose : ce sont les choses, quand elles se présentent à moi comme des indications - des signes de choses à faire (même la chaise m'incite à m'asseoir, par exemple) - qui fixent mon emploi du temps. • Heidegger parlait en ce sens du « monde ambiant » qui se présente comme un ensemble d'outils, c'est-à-dire à la fois ce qui est à disposition (« à portée de la main », utilisable et manipulable) et ce qui se présente comme un réseau ou système de renvois (notamment parce qu'une chose à utiliser renvoie à ce que je vais faire avec et à tout ce qui rend possible son utilisation). • S'il y a toujours quelque chose à faire, quelque affaire à régler - dans ce monde du souci quotidien -, l'existence se fait sur le mode de la dispersion et non du recueillement : aucune décision véritable n'est jamais prise par personne et c'est assez rassurant car il suffit de se reposer sur la marche du monde qui continue à «fonctionner». 11.

Des situations-limites • Dans l'angoisse, surgit un autre rapport au monde : si la peur a un objet déterminé, l'angoisse est angoisse devant rien.

Alors que dans le monde ambiant tout est déterminé comme ceci ou cela (on parlera alors - à la suite de Heidegger - des « étants », qui répondent à la question « qu'est-ce que c'est? » ou : «comment le définir? à quoi ça sert? »), l'angoisse est un rapport à l'être (qui, n'étant ni ceci ni cela, n'est rien d'étant). • Exister, c'est « être de trop », écrit Sartre dans La Nausée, récit qui décrit la découverte de la contingence : quand les êtres surgissent dans leur gratuité, quand on découvre qu'ils sont là pour rien; Sartre oppose l'existence à l'essence, c'est-àdire aux définitions des êtres qui indiquent ce qu'ils sont, quelle est leur place, leur fonction (ceci vaut aussi bien pour les rôles sociaux des êtres humains : je n'existe que quand je n'ai plus un rôle à jouer, quand je ne suis plus ni ceci ni cela - ni garçon de café ni professeur -, quand la question : « pourquoi suis-je ici? » n'a plus de réponse, et que je ne fais donc plus qu'y être). Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existence avant l'essence et de la sorte définit la condition humaine.

Les objets matériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objet va servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile, l'essence précède l'existence, et son existence ne vaut que dans la mesure où elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permis de la concevoir et de la produire. Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieu une sorte d'artisan supérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait au préalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiie siècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaire particulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans le fond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pour l'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni de référent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avant de se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a priori indéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans le monde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." • La mort, en tant qu'elle est l'interruption de toute occupation dans le monde (mourir n'est pas une tâche que je puisse accomplir), serait la situation-limite par excellence, et face à elle, mes occupations font place à l'existence.. »

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