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La mort ajoute-t-elle de la valeur à la vie ?

Extrait du document

« Analyse du sujet : q La mort est une nécessité implacable.

Tout être vivant est programmé pour mourir, chaque homme est voué à mourir un jour ou l'autre. q De la mort rien ne peut être su car nul ne peut en faire l'expérience. q L'existence est donc finie prise entre les deux limites de la naissance et de la mort.

Mais si l'on ne peut rien dire sur la mort, c'est la conscience et la conception qu'on se fait de la mort qui peut changer notre façon de vivre. q La peur de mourir peut nous pousser à l'action comme pour oublier la mort, qu'elle se présente sous la forme de la crainte du néant ou de l'enfer. q Notre existence nous semble plus précieuse du fait qu'elle a un terme.

Elle nous paraît plus fragile. Problématisation : L'expérience de la mort, qui est toujours une expérience de la mort des autres ou des discours sur la mort, conduitelle toujours à un préciosité de la vie ? Rien n'est moins sûr sans doute.

La mort peut signifier aussi bien l'absurdité de l'existence que la précarité de tout ce qui fait notre bonheur.

Envisager l'existence comme finie mobilise-t-elle l'homme à l'urgence du présent ou au contraire la mort ne rend-elle pas l'existence sans valeur, la mort n'est-elle pas négation des valeurs de l'existence ? La mort n'est rien et ne change pas l'existence. a) b) Tout au long de l'histoire, la mort a toujours inspiré une épouvantable crainte.

Certains peuvent affirmer que la religion prend corps à partir de cette crainte universelle.

Bergson écrit, dans les deux sources de la morale et de la religion : « La religion est une réaction défensive de la nature contre la représentation, par l'intelligence, de l'inévitabilité de la mort.

».

Mais certaines philosophies ont tenté de minimiser l'expérience de la mort. C'est le cas notamment de nombreuses conceptions de l'Antiquité.

Pour Sénèque, « Après la mort, il n'y a rien et la mort elle-même n'est rien ».La crainte de la mort n'est donc pas justifiée. Epictète écrit dans ses Entretiens « Ce qui, pour l'homme, est le principe de tous les maux et de sa bassesse d'âme et de sa lâcheté, ce n'est pas la mort, mais bien plutôt la crainte de la mort.

» Il faut débarrasser l'homme de cette crainte qui le mine et l'accable. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure conduit une réflexion opposée à celle du platonisme : elle s'en tient à un strict matérialisme.

La mort n'est pas une évasion de l'âme, elle est un pur non-être qui ne nous concerne en rien, puisque vivants, nous appartenons à l'être.

"Tout bien et tout mal résident dans la sensation ; or, la mort est la privation complète de cette dernière." Ensuite, sachant que notre durée de vie est limitée, nous serons heureusement pressés de jouir raisonnablement des biens de la vie.

La pensée de la mort dissipe l'angoisse d'une vie illimitée, en laquelle nous aurions à choisir et agir en vue de l'éternité.

Pour l'existence humaine, l'éternel n'est jamais en jeu : il n'y a rien de si grave qui mérite un souci sans limites.

De plus, les dieux immortels, qui jouissent d'une béatitude infinie, ne se soucient pas des affaires humaines.

Si la mort n'est rien pour nous, nous ne sommes, mortels, rien pour les dieux : leur jugement n'est pas à craindre.

Il ne faut donc se soucier ni de la mort elle-même, ni de l'attente de son heure.

Une chose absente ne peut nous troubler, et quand la mort advient, c'est que déjà nous ne sommes plus là pour en souffrir.

L'homme ne rencontre jamais sa propre mort, et le "passage" est aussi irréel et inconsistant que l'instant présent qui sépare le passé du futur.

La mort n'est rien, comme le pur instant présent, sans passé ni avenir : "La mort n'a par conséquent aucun rapport avec les vivants, ni avec les morts, étant donné qu'elle n'est rien pour les premiers, et que les derniers ne sont plus." La mort ne doit être pensée ni comme un mal, ni comme une délivrance.

Si ne pas exister n'est pas un mal, la vie comporte des joies qui peuvent être très agréables.

Vivre sagement, ce n'est pas chercher à jouir le plus longtemps possible, mais le plus agréablement qu'il se peut. La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la crainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans l'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront que quiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort a partie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps qui. »

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