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La morale n'est-elle qu'une convention sociale?

Extrait du document

« Dire que la morale est une convention, c'est affirmer qu'il est d'institution humaine, que son existence relève d'un accord, tacite ou non, entre les hommes.

Il ne serait donc pas naturel.

Cela peut paraître étonnant à première vue puisque l'homme ne cesse de crier au scandale face au mal, comme s'il n'était pas acceptable que le mal soit.

Dans ce cas, soit les hommes produisent eux-mêmes un mal dont ils ne veulent pas et alors ils sont impuissants, soit ils ne comprennent pas qu'est la spécificité du mal.

En effet, le mal n'est jamais naturel au sens où une chose, naturellement, n'est ni un bien ni un mal.

Elle est, c'est tout.

L'existence du mal renvoie donc à l'exigence d'une conscience qui pose un devoir-être et qui constate que ce qui est n'est pas conforme à ce devoir-être.

Le mal est une convention au sens où il intéresse une conscience qui se transcende et vise autre chose que ce qui est immédiatement donné.

Là où la conscience ne veut rien ou n'attend rien, il ne saurait y avoir de mal.

Cela étant, dire que le mal est conventionnel, ce n'est pas dire qu'il est banal ou sans importance.

Car vous devrez montrer en quoi la convention supposant la volonté, cette volonté peut aussi souhaiter la disparition du mal.

Le sujet pose donc la question de la responsabilité : c'est l'homme qui fait la réalité du mal, en tant qu'être de conscience, mais c'est aussi l'homme qui lutte contre le mal et assume sa responsabilité.

Il faudra alors vous demander quelles autres conventions (politiques, religieuses, techniques) peuvent précisément tenter de réduire cette réalité du mal. [La morale n'est que convention arbitraire.

Les règles différent d'une société à l'autre et évoluent avec les moeurs d'une société donnée.] Pas d'universalisme mais un relativisme en matière de morale Toutes les sociétés même les plus archaïques établissent une distinction entre le bien et le mal.

Toutefois, ces normes différent d'une société à l'autre.

Ce que les unes tiennent pour le bien, les autres y verront le mal. Que l'on songe ici à la polygamie, à l'excision ou au cannibalisme. Pascal, après Montaigne, soulignait déjà cette relativité généralisée des normes: "Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà." Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà. (Pensées) Pascal s'en prend ici au caractère relatif, conventionnel de la justice humaine.

Les lois varient d'un État à l'autre.

La justice des hommes n'est pas universelle au contraire de la justice divine. l'histoire nous montre une « relativité » des conceptions du juste et de l'injuste qui parle d'elle-même.

Ce qui est juste ici est considéré comme blâmable là et réciproquement.

Ce qui est le bien en France (au-deçà des Pyrénées) est une erreur ou un vice en Espagne (au-delà des Pyrénées).

Nous ne pouvons que nous moquer alors d'une justice qui « change de qualité en changeant de climat », justice qui doit être davantage objet de plaisanterie (« plaisante justice ») que de respect. La morale évolue avec le temps A Moyen-âge, la torture était un acte moral destiné à confondre les hérésiarques, tandis que la dissection en médecine constituait un délit moral et juridique.

Aujourd'hui, c'est l'inverse.

Ce type d'exemples abonde.

Il montre bien que la morale n'a qu'une fonction sociale qui se modifie en même temps que les moeurs et les coutumes.

Les hommes appellent "bon" ce qui est conforme à leur usage, à leur intérêt. Les hommes établissent les règles morales qui leur conviennent le mieux Les données climatiques, géographiques, la rareté ou l'abondance des richesses, et bien d'autres facteurs encore, font que les hommes se donnent les règles morales qui permettent le mieux la cohésion et la survie du groupe face aux pressions du milieu.

L'interdiction de manger du porc dans les pays de culture musulmane, par exemple, car, du fait de la chaleur, cette viande se conserve très mal.

Ces règles ne sont que des conventions admises par tous.

Elles peuvent à tout moment être modifiées si le maintien de l'unité sociale l'exige.. »

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