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La morale est-elle une convention sociale ?

Extrait du document

« Interrogez-vous sur le fondement de la morale et sur son origine.

Par ailleurs, il serait bon de distinguer la morale des mœurs.

C'est en effet un bon moyen de montrer que la morale échappe en droit aux simples conventions.

En revanche, les mœurs (traditions, habitudes, coutumes...) sont conventionnels et particuliers. Pourquoi faut-il poser l'exigence d'une morale échappant aux simples conventions ? Parce que si ce n'est pas le cas, la morale perd de sa valeur, elle n'est plus absolue et universelle mais se relativise.

En même temps, il ne s'agit pas non plus d'affirmer qu'elle est naturelle sous peine de la réduire à une tendance, un instinct moral que nous n'avons pas et qui serait contradictoire avec l'exigence de liberté inscrite au sein même de la morale. Nous avons simplement la capacité (parce que nous sommes libres et que nous disposons de la raison) de nous déterminer moralement dans nos actions - ou de ne pas le faire.

Mais comme l'écrit Kant : " tu dois donc tu peux ". [La morale n'est que convention arbitraire.

Les règles différent d'une société à l'autre et évoluent avec les moeurs d'une société donnée.] Pas d'universalisme mais un relativisme en matière de morale Toutes les sociétés même les plus archaïques établissent une distinction entre le bien et le mal.

Toutefois, ces normes différent d'une société à l'autre.

Ce que les unes tiennent pour le bien, les autres y verront le mal.

Que l'on songe ici à la polygamie, à l'excision ou au cannibalisme. Pascal, après Montaigne, soulignait déjà cette relativité généralisée des normes: "Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà." Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà. (Pensées) Pascal s'en prend ici au caractère relatif, conventionnel de la justice humaine.

Les lois varient d'un État à l'autre.

La justice des hommes n'est pas universelle au contraire de la justice divine. l'histoire nous montre une « relativité » des conceptions du juste et de l'injuste qui parle d'elle-même.

Ce qui est juste ici est considéré comme blâmable là et réciproquement.

Ce qui est le bien en France (au-deçà des Pyrénées) est une erreur ou un vice en Espagne (au-delà des Pyrénées). Nous ne pouvons que nous moquer alors d'une justice qui « change de qualité en changeant de climat », justice qui doit être davantage objet de plaisanterie (« plaisante justice ») que de respect. La morale évolue avec le temps A Moyen-âge, la torture était un acte moral destiné à confondre les hérésiarques, tandis que la dissection en médecine constituait un délit moral et juridique.

Aujourd'hui, c'est l'inverse.

Ce type d'exemples abonde.

Il montre bien que la morale n'a qu'une fonction sociale qui se modifie en même temps que les moeurs et les coutumes.

Les hommes appellent "bon" ce qui est conforme à leur usage, à leur intérêt. Les hommes établissent les règles morales qui leur conviennent le mieux Les données climatiques, géographiques, la rareté ou l'abondance des richesses, et bien d'autres facteurs encore, font que les hommes se donnent les règles morales qui permettent le mieux la cohésion et la survie du groupe face aux pressions du milieu.

L'interdiction de manger du porc dans les pays de culture musulmane, par exemple, car, du fait de la chaleur, cette viande se conserve très mal.

Ces règles ne sont que des conventions admises par tous.

Elles peuvent à tout moment être modifiées si le maintien de l'unité sociale l'exige.. »

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