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La morale a-t-elle un rôle à jouer dans les sciences ?

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« Peut-il y avoir une morale dans les sciences ? La morale, si elle existe, varie-t-elle selon les sciences ? Peut-il y avoir des sciences sans morale ? Sans règle ni éthique ? Pourquoi existe-t-il un comité d'éthique ? (À rapprocher du problème actuel de la génétique ou de l'euthanasie).

Les sciences vont parfois contre la morale par nécessité, pour progresser (exemple : la vivisection.

Il y a quelques siècles on autopsiait des corps contre la loi pour découvrir le corps humain, c'était contre la morale de l'époque.

Donc peut-on parler d'évolution de celle-ci avec les sciences ?). Il serait bon d'appuyer la problématique sur l'analyse de l'expression " jouer un rôle ", en se demandant de quel rôle il s'agit.

D'une limite imposée aux méthodes de la science (dissection) ? Ou à ses résultats (négation de ce qui s'oppose à un dogme, par exemple l'héliocentrisme) ? Ou à ses conséquences techniques ? Refuser à la science ses moyens, n'est-ce pas en réalité avoir peur de ses résultats ? Ou bien s'agit-il d'un rôle d'assistance ? La rigueur scientifique elle-même, l'indépendance du chercheur à l'égard des puissances religieuses, politiques, économiques, ne sont-elles pas une position morale ? De la morale des sciences aux sciences morales, à l'idée d'une morale scientifique, il n'y a qu'un pas, assez dangereux...

S'il s'agit pour la morale d'être rationnelle, universelle, et transmissible comme le sont les sciences, soit, mais après tout ces valeurs existaient avant les sciences.

S'il s'agit de croire que des découvertes scientifiques vont modifier la morale, on peut avoir des doutes.

Certes, l'invention de la science moderne a permis de rationaliser la morale en " démystifiant " l'univers.

Mais des exemples plus récents de positions morales nourries par des données pseudo-scientifiques sont plutôt inquiétants (racisme dit " scientifique ", eugénisme...).

En fait, le problème est que la science ne s'intéresse qu'à ce qui est, et non au devoir-être.

On peut évidemment dire que la morale est déjà inscrite comme un principe d'action dans les moeurs telles qu'elles sont, et alors la morale devient une science de l'homme en société, mais peut-on se satisfaire de cette acception ? Examen de l'énoncé La morale : ensemble des exigences qu'impose le respect de certaines valeurs.

Ces exigences, qui peuvent se traduire par des interdits, doivent régler la pratique, et imposent des choix sur les moyens comme sur les fins d'une action. Jouer un rôle : intervenir dans, s'imposer dans un processus.

Avoir un rôle à jouer : devoir intervenir par obligation. Les sciences : les différents domaines de la recherche visant à connaître les lois des phénomènes ou la structure des êtres. • Reformulation. Les sciences, qui ont pour objectif de connaître le réel dans leur domaine respectif, doivent-elles se soumettre à des exigences morales qui s'imposent à la pratique des hommes ? Dans la démarche des sciences, des valeurs comme le bien ou le juste ont-elles à imposer des limites ou des interdits ? En est-il de même pour la finalité de leur démarche ? Quelle finalité, celle de la connaissance ou celle des usages qu'on peut en faire ? Cela dépend-il du savant ? • Démarche possible. Partir de l'indépendance apparente des deux notions-clés et justifier qu'on ne peut s'y tenir. Dans un premier moment on peut s'interroger sur la pertinence de la question du fait que les sciences visent la connaissance tandis que la morale règle l'action.

On voit mal comment l'idéal de connaissance pourrait contredire les idéaux de la morale.

Bien au contraire, la sagesse du philosophe ne doit-elle pas se fonder sur la connaissance ? Et Descartes, quand il s'agit pour lui de prolonger son doute radical, ne distingue-t-il pas les deux domaines pour assurer qu'il n'y a là aucun danger, "puisqu'il n'est pas maintenant question d'agir, mais seulement de méditer et de connaître". Pourtant cette indépendance ne résiste pas à l'examen.

D'une part en effet, la connaissance du philosophe n'est pas la connaissance scientifique.

L'une vise à connaître ce qui est bon pour l'homme ; l'autre cherche à déceler les mécanismes des choses et des faits.

Le "connais-toi toi-même" de Socrate n'est pas la consigne des sciences, pas même des sciences humaines. Lire : Jean Brun, Socrate, deuxième partie, chapitre ler. D'autre part, les sciences ne sont pas pure contemplation passive du réel.

Si leur finalité est de connaître, leurs moyens sont pratiques ; le scientifique engage des actions dans sa démarche : actes intellectuels ou initiatives expérimentales. Examiner les raisons qui justifient le rapprochement des deux notions. Comme pratique, les sciences exigent qu'on se soumette à des règles morales.

Les unes portent sur l'honnêteté intellectuelle.

En effet, la démarche scientifique consiste le plus souvent à vérifier une hypothèse, et qui ne serait tenté de voir son idée couronnée de succès ? C'est pourquoi des qualités comme l'impartialité, la patience, l'humilité sont exigées du savant.

Donner quelques exemples.

Les autres s'imposent comme des limites ou des interdits.

En effet la démarche scientifique consiste à "interroger la nature" par l'expérimentation.

Il s'agit d'intervenir dans les phénomènes pour les modifier, les provoquer artificiellement, en fonction d'une hypothèse, afin d'observer la réponse de la nature.

Tout est-il moralement permis dans une expérimentation ? La réponse à une telle question doit tenir. »

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