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La morale a-t-elle un rôle à jouer dans les sciences ?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Examen de l'énoncé La morale : ensemble des exigences qu'impose le respect de certaines valeurs.

Ces exigences, qui peuvent se traduire par des interdits, doivent régler la pratique, et imposent des choix sur les moyens comme sur les fins d'une action. Jouer un rôle : intervenir dans, s'imposer dans un processus.

Avoir un rôle à jouer : devoir intervenir par obligation. Les sciences : les différents domaines de la recherche visant à connaître les lois des phénomènes ou la structure des êtres. • Reformulation. Les sciences, qui ont pour objectif de connaître le réel dans leur domaine respectif, doivent-elles se soumettre à des exigences morales qui s'imposent à la pratique des hommes ? Dans la démarche des sciences, des valeurs comme le bien ou le juste ont-elles à imposer des limites ou des interdits ? En est-il de même pour la finalité de leur démarche ? Quelle finalité, celle de la connaissance ou celle des usages qu'on peut en faire ? Cela dépend-il du savant ? • Démarche possible. Partir de l'indépendance apparente des deux notions-clés et justifier qu'on ne peut s'y tenir. Dans un premier moment on peut s'interroger sur la pertinence de la question du fait que les sciences visent la connaissance tandis que la morale règle l'action.

On voit mal comment l'idéal de connaissance pourrait contredire les idéaux de la morale.

Bien au contraire, la sagesse du philosophe ne doit-elle pas se fonder sur la connaissance ? Et Descartes, quand il s'agit pour lui de prolonger son doute radical, ne distingue-t-il pas les deux domaines pour assurer qu'il n'y a là aucun danger, "puisqu'il n'est pas maintenant question d'agir, mais seulement de méditer et de connaître". Pourtant cette indépendance ne résiste pas à l'examen.

D'une part en effet, la connaissance du philosophe n'est pas la connaissance scientifique.

L'une vise à connaître ce qui est bon pour l'homme ; l'autre cherche à déceler les mécanismes des choses et des faits.

Le "connais-toi toimême" de Socrate n'est pas la consigne des sciences, pas même des sciences humaines.

Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeurs que l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant de connaître la nature ou les dieux.

Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.

L'opinion, confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté.

Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition.

Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise. Par accident, non volontairement, il faut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, je serai nécessairement malheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir la richesse, en viendra naturellement à nuire à autrui, donc il s'exposera à la rigueur de la loi ; de plus c'est là un bien qui dépend en large partie du hasard et qui peut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant tout cela on puisse vouloir agir de la sorte.

C'est la science qui détermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance. Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier le tirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination. Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de ce savoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. Lire : Jean Brun, Socrate, deuxième partie, chapitre 1er. D'autre part, les sciences ne sont pas pure contemplation passive du réel.

Si leur finalité est de connaître, leurs moyens sont pratiques ; le scientifique engage des actions dans sa démarche : actes intellectuels ou initiatives expérimentales. Examiner les raisons qui justifient le rapprochement des deux notions. Comme pratique, les sciences exigent qu'on se soumette à des règles morales.

Les unes portent sur l'honnêteté intellectuelle.

En effet, la démarche scientifique consiste le plus souvent à vérifier une hypothèse, et qui ne serait tenté de voir son idée couronnée de succès ? C'est pourquoi des qualités comme l'impartialité, la patience, l'humilité sont exigées du savant.

Donner quelques exemples.

Les autres s'imposent comme des limites ou des interdits.

En effet la démarche scientifique consiste à "interroger la nature" par l'expérimentation. Il s'agit d'intervenir dans les phénomènes pour les modifier, les provoquer artificiellement, en fonction d'une hypothèse, afin d'observer la réponse de la nature.

Tout est-il moralement permis dans une expérimentation ?. »

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