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La lutte à mort pour la reconnaissance d'autrui ?

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« VOCABULAIRE: AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). MORT: Du latin mors, «mort».

Cessation complète et définitive de la vie.

Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel: cruelle certitude qui limite son horizon et l'oblige à composer avec sa propre disparition, comme avec celle des êtres auxquels il est attaché.

Pour Platon, la mort est un «beau risque à courir».

Dans le Phédon, Socrate définit la mort comme la séparation de l'âme et du corps; délivrée de sa prison charnelle, l'âme immortelle peut librement regagner le ciel des Idées, patrie du philosophe.

Épicure tient la mort pour un non-événement, puisque jamais nous ne la rencontrons.

Tant que nous sommes en vie, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes plus.

Pour Heidegger au contraire, la vie humaine s'inscrit dans la finitude: «Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir». Pourquoi désirer ce qu'autrui désire ? En fait, si je désire posséder l'objet même dont il a envie, c'est pour qu'il m'admire, qu'il m'estime.

Ce n'est que pour cela que je désire cet objet, et non pour lui-même, pour ses qualités propres, pour le plaisir qu'il me procurerait.

Mon vrai désir, c'est le désir de l'amour d'autrui.

Presque tous les désirs humains ont en réalité cette fin.

C'est ce qu'affirme clairement Hegel : le désir humain fondamental n'est pas le désir de consommation de l'objet, le désir de plaisir, de jouissance physique, qui est aussi bien celui de l'animal, mais c'est le désir de l'estime, de l'admiration, de l'amour d'autrui, ou encore, comme le nomme Hegel, le désir de reconnaissance (le désir du désir d'autrui), cad le désir d'être reconnu par autrui comme un être qui a un valeur (qui est donc lui-même désirable).

Et cela médiatise le désir d'objet, objet dont la possession n'est qu'un moyen pour ramener sur soi l'envie qu'autrui lui porte.

Si je veux avoir de multiples objets, ce n'est pas pour le plaisir qu'ils m'apportent directement, mais c'est pour tenter de capter et de détourner au profit de mon être la valeur qu'autrui leur reconnaît. Le problème est qu'autrui procède de la même façon avec moi.

Et pour s'affirmer face aux autres comme sujet libre, doté d'esprit, il faut montrer que l'on est capable de se nier comme simple objet, c'est-à-dire d'aller jusqu'à braver la mort, pour bien montrer que l'on n'appartient pas au simple monde naturel, que l'on ne se réduit pas à une somme de lois qui nous constitue et nous détermine.

La plus grande de toutes, la vie, ne tient pas plus que les autres, d'où la lutte à mort jusqu'à ce que l'un des deux cède et accepte de reconnaître l'autre comme libre et supérieur.

C'est à propos de cette lutte que Hegel en vient à désigner les figures respectives du maître et de l'esclave, dans un sens non pas juridique mais psychologique. Le besoin et sa représentation sociale. « Dans la mesure où dans le besoin social, comme liaison du besoin immédiat ou naturel et du besoin spirituel de la représentation, c'est ce dernier qui est universel et devient donc prépondérant, il y a dans ce moment social le côté libérateur dans lequel la rigoureuse nécessité naturelle du besoin est occultée, et où l'homme se rapporte à son opinion, qui est ici opinion universelle, et à une nécessité qui n'existe que de son fait : au lieu de rapporter sa conduite à une contingence uniquement extérieure, il la rapporte à une contingence intérieure, à l'arbitraire de son choix. Remarque : l'idée que dans un prétendu état de nature où il n'aurait que des besoins naturels prétendument simples et emploierait uniquement pour les satisfaire les moyens qu'une nature contingente lui fournirait immédiatement , l'homme vivrait en liberté pour ce qui concerne les besoins, est –même si nous faisons momentanément abstraction du moment de libération que comporte le travail, sur lequel nous reviendrons ultérieurement- le produit d'une opinion erronée, parce que ce besoin naturel, en tant que tel, et sa satisfaction immédiate ne seraient jamais que l'état où la spiritualité est enfoncée dans la nature, un état frustre et non libre, alors que la liberté ne peut résider que dans la réflexion en soi-même de l'élément spirituel, dans sa différenciation d'avec ce qui est naturel et sa projection en retour sur cette nature.

» Hegel, « Principes de la philosophie du droit », $194. Toute conscience cherche à se faire reconnaître d'autrui.

Et ce désir de reconnaissance passe d'abord par la négation de l'autre. « Toute conscience, dit Hegel, poursuit la mort de l'autre ».

Il s'agit non pas de tuer réellement autrui, mais de le supprimer en tant qu'opposé à soi et agissant contre soi, autrement dit de l'asservir.

Au terme de cette lutte à mort pour la reconnaissance, la conscience qui n'a pas eu peur de la mort, qui est allée jusqu'au bout dans le risque de la mort, prend la figure du Maître, tandis que l'autre qui a préféré la vie à la liberté, entre dans le rapport de servitude.

L'Esclave a perdu toute dignité.

Il n'est plus qu'un instrument, une chose aux mains du Maître qui l'a épargné et s'est réservé la jouissance.. »

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