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La loi n'a-t-elle pour fin que la sécurité ?

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« Notez tout d'abord qu'on vous parle ici de la loi politique, la loi scientifique n'étant pas ici concernée.

Si la loi vise la sécurité, elle vise l'absence de dangers pour l'homme et s'il existe des lois promulguées par l'Etat, c'est d'abord pour garantir la paix, pour éviter la violence, la guerre que les hommes peuvent se faire entre eux.

Or pour parvenir à la paix, chacun doit renoncer à exercer un droit du plus fort, c'est à dire que chacun renonce au droit de se faire justice par lui-même, ce qui revient à accepter de limiter sa liberté, à la condition bien sûr que tous les autres membres de la société acceptent également de le faire.

Dès lors au nom de la sécurité, les citoyens voient leur liberté individuelle et naturelle considérablement limitée.

A l'inverse, si l'Etat reconnaît à chacun le droit de faire ce qu'il veut, alors c'est la paix qui est menacée.

Voilà pourquoi si on a la paix et la sécurité, on n'a plus la liberté, et inversement.

Pourtant vous devez interroger cette exclusion.

Certes la paix demande que chacun sacrifie sa liberté naturelle, mais ne gagne-t-on pas, en retour, une liberté garantie cette fois-ci, et surtout, ne va-t-on pas accéder à la raison qui va rendre notre liberté limitée en même temps éclairée, sage et raisonnable ? [La loi n'est qu'un instrument au service des citoyens.

Elle a pour fin de les protéger, c'est-à-dire de défendre leurs droits.

Pour cela, elle doit garantir la sécurité de tous les membres de la société.] La loi doit réfréner les passions Comme l'écrit Hobbes dans le Léviathan: « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.

» Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.

Le principe même de la monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.

En Angleterre, Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688. Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique. Il s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place. L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il affirme qu'elle est indivisible et quasi absolue. Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, exprimée principalement dans le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire. Ø « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».

Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent. Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment des individus.

Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus. Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

Quant Hobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu. »

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