La loi n'a-t-elle pour fin que la sécurité ?
Extrait du document
«
[La loi n'est qu'un instrument au service des citoyens.
Elle a pour fin de les protéger, c'est-à-dire de défendre
leurs droits.
Pour cela, elle doit garantir la sécurité
de tous les membres de la société.]
La loi doit réfréner les passions
Comme l'écrit Hobbes dans le Léviathan: « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes
vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et
cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.
»
Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile
dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.
Le principe même
de la monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.
En
Angleterre, Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit
s'enfuir en 1688.
Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.
Il s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme
d'un ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir
en place.
L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté
(autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il
affirme qu'elle est indivisible et quasi absolue.
Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de
Hobbes, exprimée principalement dans le « Léviathan » (1651), il est
nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire.
Ø
« République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».
Hobbes
lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent.
Ø
« Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la
République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment des
individus.
Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se
rapporter à plusieurs individus.
Ø
« Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».
Cette personne qui
détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.
Quant
Hobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne
unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).
Le fait que
ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la
monarchie parlementaire où le parlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas de
penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit être quasi absolue et indivisible.
Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu
parler du Royaume-Uni.
Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.
A strictement
parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart, roi d'Ecosse, devient
Jacques I er d'Angleterre.
Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date
de 1603 le début du Royaume-Uni.
Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes, la phrase étudiée ici, qui figure au
chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là
qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans
cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.
»
Les éléments fondamentaux sont mis en place :.
»
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