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La liberté peut-elle se définir comme l'obéissance à la raison ?

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« Vocabulaire: RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). POUR DÉMARRER Il existe deux orientations philosophiques majeures concernant la liberté : celle qui envisage la liberté comme un pouvoir de la raison (Kant, etc.) et celle qui la considère comme un libre-arbitre, une faculté de dire oui ou non.

Ici, le sujet vous questionne en vous engageant dans la première problématique.

Liberté et raison sont liées. CONSEILS PRATIQUES Attachez-vous à l'intitulé précis : est-il possible d'accéder à la liberté sans l'aide et le soutien de la raison, cette faculté de bien juger (Descartes), cette fonction de pensée juste et synthétique.

Notez que la raison est conçue comme soutien, structure, ce qui qui est tout à fait conforme à l'idée de raison.

Dégagez bien les motifs pour lesquels la liberté a besoin de la raison : répression des désirs sans frein, organisation de la société par des lois rationnelles, etc.

; ceci vous permet de donner au terme liberté son sens d'autonomie. BIBLIOGRAPHIE PLATON, La République, Livre IV, Garnier-Flammarion. DESCARTES, Discours de la méthode, Première partie, Garnier-Flammarion.

KANT, Fondements de la métaphysique des moeurs, 2e partie, Delagrave. I- QUELLE ANALYSE POUR LE SUJET ? La question porte sur les rapports de la liberté et de la raison.

Être libre, est-ce l'apanage d'un être rationnel ou bien peut-on être libre sans le secours de la raison ? La liberté est-elle antérieure à la raison ou bien n'y a-t-il de liberté que dans la raison ? II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE. A - ÊTRE LIBRE NE SUPPOSE PAS D'ÊTRE RATIONNEL. Si être libre consiste à pouvoir faire ce que l'on veut, la liberté n'a pas grand chose à voir avec la raison.

Être libre est affaire de volonté.

Il n'y a de liberté que de la volonté : telle est la position commune relativement aux rapports de la liberté et de la raison. Pouvoir suivre à son gré les inclinations de ses désirs, ne pas sentir la peine, ni l'effort, telles sont les conceptions populaires d'une liberté réduite au libre arbitre et à son plus bas degré : la liberté d'indifférence. Cette conception de l'indépendance de la liberté par rapport à la raison trouve chez J.J.

Rousseau, une expression plus philosophique et plus pertinente. Pour lui, la raison n'a pu se développer que grâce à la liberté essentielle de l'homme.

Celui-ci est essentiellement libre en cela qu'il n'a pas d'instinct spécifique, d'instinct propre, contrairement à l'animal. L'homme est donc rationnel parce qu'il est libre de toute détermination instinctive : c'est ce que Rousseau appelle sa perfectibilité. B - ÊTRE LIBRE SUPPOSE L'USAGE DE LA RAISON. Toute liberté est d'abord liberté d'agir.

Or toute action suppose un choix, ne serait-ce que dans la recherche des moyens pour parvenir à la réalisation de la fin de l'action. Toute action implique donc un certain calcul, un usage de la raison.

La liberté, dans la mesure où elle concerne l'action, est donc l'effet d'une détermination rationnelle. De plus, peut-on penser la liberté sans la relier à la question de la loi ? Être libre, n'est-ce pas d'abord être autonome ? N'est-ce pas avoir la possibilité de se soumettre aux lois qu'on s'est prescrites ? La liberté n'est donc pas l'autre de la raison.

Être libre, ce n'est pas succomber à ses désirs, ni à la tentation du pêché, ni jubiler de l'exercice de sa propre force, c'est se soumettre aux règles que nous dicte notre raison. C - ÊTRE LIBRE ET ÊTRE RAISONNABLE : DEUX ASPECTS D'UNE MÊME RÉALITÉ. Il faut essayer de penser dialectiquement les rapports de la raison et de la liberté. Il faut donc bien voir qu'il n'y a pas de liberté absolue, que la liberté ne procède pas de la possibilité de se dégager de la nécessité mais consiste dans l'intelligence de celle-ci. La liberté c'est l'intelligence de la rationalité. La raison paraît ainsi comme le support et la condition de la liberté. III - QUELQUES REFERENCES UTILES J.J.

ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

(1ère partie) Du Contrat social. KANT, Critique de la Raison Pratique. HEGEL, La raison dans l'histoire. SPINOZA, Traité Politique. IV - LES FAUSSES PISTES. Ne pas voir dans toutes ses dimensions le concept de liberté.

Opposer mécaniquement la raison et la liberté. Ne pas voir que le sujet porte sur le rôle auxiliaire de la raison contenue dans l'idée de secours.. »

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