La liberté doit-elle se penser en opposition au monde ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre
les hommes.
PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par
opposition à l'animal.
Synonyme d'entendement, de raison.
PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de
la connaissance; unir des représentations dans une conscience.
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
tre libre, ce serait faire ce que l'on veut.
On oublie les conséquences de cette formule : la clé de la liberté
résiderait dans l'accord de notre volonté avec la réalité.
Le problème de la liberté ne vient-il pas du conflit entre
l'homme et le monde? Mais, à moins de faire de l'homme une créature surnaturelle, personne ne peut agir en dehors
du monde.
1.
Moyens et obstacles de l'action
• La liberté se présente comme un pouvoir de faire.
Mais ce pouvoir se présente dans des limites déterminées : mon
corps ne me permet pas de courir plus vite, par exemple.
Voudrais-je m'en passer? Sans corps, je ne pourrais pas
courir du tout.
Agir, c'est utiliser des moyens pour atteindre des fins, et les moyens sont aussi des limites.
Agir de
manière cohérente implique d'accepter les moyens nécessaires pour atteindre ses fins.
• La liberté peut aussi signifier l'absence d'obstacles.
Comme le souligne
Sartre dans L'Être et le Néant, l'obstacle n'existe pas en lui-même, mais
relativement à un projet qui le fait naître dans sa confrontation avec lui.
Une
montagne ne devient un obstacle que pour l'alpiniste qui a décidé de
l'escalader.
Pour le touriste dans la plaine, la montagne est un paysage de
carte postale qui ne s'oppose pas à sa flânerie quotidienne.
Tout projet
détermine les obstacles qui sont les siens.
C'est ce que Sartre appelle la
liberté en situation.
• L'action libre, sans limites, ni obstacles, se définirait plutôt par le fait que
l'individu qui agit en maîtrise le sens : elle réalise une intention posée par
l'acteur.
Mais comment des intentions peuvent-elles s'inscrire dans un monde
qui, en lui-même, n'en a aucune?
11.
Indétermination et libre arbitre
• L'absence radicale de limites n'apparaît qu'au moment où tout paraît encore
indéterminé.
Supposons que je choisisse de faire quelque chose : je peux me
placer avant que la décision ait été prise; désirs et aversions alternent en
mon esprit, les images se succèdent sans en éliminer aucune a priori - d'où
cette définition de Hobbes : « D'un agent volontaire, c'est tout un de dire qu'il est libre et qu'il n'a pas fini de
délibérer» (De la liberté et de la nécessité).
Mais un motif finira par l'emporter et je ne serai plus libre de choisir de
faire autre chose que ce que j'aurai décidé de faire! Tout choix élimine des possibilités.
• On a cependant soutenu que cette élimination pouvait être arbitraire : l'exemple classique de l'âne de Buridan
(placé à égale distance de l'eau et de l'avoine, ayant tout autant soif que faim, il se laisse mourir de faim et de soif
au milieu) met en scène un être qui n'a pas de libre arbitre, c'est-à-dire de capacité de décision arbitraire, capable
de trancher malgré l'équivalence des motivations présentes.
Le libre arbitre ou puissance des contraires représente
un choix absolu, un acte gratuit dont la possibilité montrerait qu'aucun motif ne peut peser sur notre liberté.
Indifférent à tout conditionnement extérieur et particulièrement à toute causalité naturelle, l'homme souverain au
milieu de la nature serait «comme un empire dans un empire»..
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