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La liberté d'expression vous semble-t-elle pouvoir menacer l'ordre public ?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: EXPRESSION (n.

f.) 1.

— Représentation correspondant de manière analogique à ce qu'elle représente ; la projection plane d'un solide en est l'expression (LEIBNIZ).

2.

— Attitudes, gestes liés à un état psycho.

: expressions du visage, expression corporelle.

3.

— (Lato) Auj., SYN.

de phrase, suite de symboles formant un sens, notation, manière de parler.

4.

— (Ling.) Partie de la signification d'une phrase se rapportant au sujet qui l'énonce (chez RUSSELL, opposée à indication).

Cf.

JAKOBSON : fonction expressive ou émotive du langage. ORDRE: (n.

m., étym.

: latin ordo : file, disposition régulière) 1.

— Arrangement, disposition ; principe de disposition ; en part., logique : « L'ordre consiste en cela seulement que les choses qui sont proposées les premières doivent être connues sans l'aide des suivantes » (DESCARTES) ; « Le coeur a son ordre, l'esprit a le sien qui est par principe et démonstration » (PASCAL).

Bon ordre : arrangement conforme à la raison.

2.

— Catégorie, classe à laquelle appartiennent des personnes ou des choses hiérarchisées : l'ordre des médecins ; biol : groupe morphologique intermédiaire entre la classe et la famille.

3.

— Rang ; degré dans une hiérarchie : infiniment petit du second ordre, un philosophe de premier ordre.

4.

— Harmonie « Dieu ne fait rien hors de l'ordre » (LEIBNIZ).

5.

— Régularité, constance des phénomènes : « L'ordre et la régularité dans les phénomènes que nous appelons Nature» (KANT).

6.

— (Pol.) Organisation sociale ; stabilité, fait que les institutions et les décisions des autorités légales soient respectées.

7.

— Commandement, prescription.

8.

— Relation d'ordre (math.) : relation réflexive antisymétrique, transitive (ordre large) ; quand la relation n'est pas réflexive, on la qualifie d'ordre strict. POUVOIR: Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, «être capable de ». 1° Verbe : avoir la possibilité, la faculté de.

2° Avoir le droit, l'autorisation de.

3° Nom : puissance, aptitude à agir. 4° En politique, ressource qui permet à quelqu'un d'imposer sa volonté à un autre, autorité.

5° Employé seul (le pouvoir), les institutions exerçant l'autorité politique, le gouvernement de l'État. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Certains hommes politiques jouent sur la peur du désordre, soigneusement entretenue, pour tenter de restreindre telle ou telle forme de liberté.

Bien entendu, dans le discours apparent, la liberté, comme la sécurité, reste une valeur de référence – mais la pratique effective est bien différente.

Le cas le plus extrême d'une telle attitude est celui des dictatures, où le culte de l'ordre sert à justifier l'atteinte aux libertés les plus élémentaires, dont la liberté d'expression.

Par-delà les faux-semblants, une question très réelle se pose : la liberté d'expression constitue-t-elle réellement une menace pour l'ordre public ? La thèse selon laquelle la liberté d'expression représente une menace pour l'ordre public peut être explicitée de la façon suivante.

Une telle liberté conduit les hommes à rendre manifestes leurs désaccords éventuels avec le gouvernement qui, par les mesures qu'il prend, s'efforce d'assurer l'ordre public.

La « publicité » ainsi faite aux désaccords est un facteur de trouble, car elle tend à détruire la confiance des citoyens envers le gouvernement, voire à les inciter à la révolte, à la subversion.

C'est, à terme, l'ordre public qui est aussi menacé. Un tel raisonnement procède de plusieurs présupposés.

Le premier consiste à poser que l'ordre est une fin en soi, en tout cas supérieure à la liberté d'expression.

Le deuxième réside dans l'identification de l'ordre public à un certain ordre, imposé ou maintenu par un gouvernement donné.

Le troisième est que la libre expression du pluralisme (des avis, des opinions, des points de vue) entraînerait ipso facto l'affaiblissement du pouvoir et, partant, de l'ordre (ce troisième présupposé s'articule, comme on le voit, au deuxième). Afin de répondre à la question initiale, il convient donc d'examiner chacun de ces présupposés, et d'en apprécier la valeur, réelle ou supposée. Introduction La liberté d'expression est à ranger au nombre des critères principaux permettant de distinguer les États démocratiques des États totalitaires ou dictatoriaux.

Tous les ans, Amnesty Internationale publie un compte rendu du statut des journalistes dans les différents pays du monde.

Pourtant, la liberté d'expression ne se limite pas là : elle concerne chacun d'entre nous, dans son quotidien.

Risque-t-on d'être inquiété pour avoir dit ou écrit quelque chose ? Pourtant, assimiler trop vite la liberté d'expression au problème des États totalitaires, c'est aussi biaiser le problème et le supposer déjà résolu, puisqu'en fin de compte, même dans les États qui se targuent de prôner la liberté d'expression, la diffamation est condamnée par la justice, les insultes raciales ou sexistes sont punies par là loi.

Comment définir alors ce qui constitue une liberté et ce qui constitue une menace ? La limite n'est pas si nette qu'elle peut paraitre.

A partir de quel moment la liberté d'expression menace-t-elle l'ordre public ? en quoi le garantit-elle ? Et faut-il restreindre la liberté d'expression sous prétexte qu'elle menace l'ordre publique ? N'est-ce pas là sa principale fonction ? I. La liberté d'expression menace effectivement l'ordre public, car elle a un pouvoir. »

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