Aide en Philo

La justice se confond-elle avec la stricte égalité ?

Extrait du document

« APPROCHE: Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote distingue la justice distributive et la justice corrective.

La justice corrective concerne les transactions privées volontaires (vente, achat, etc.) et involontaires (crimes et délits).

Elle obéit à une égalité arithmétique stricte : que l'homme lésé soit puissant ou misérable, le rôle de la justice est de rétablir l'égalité en versant des intérêts de même valeur que le dommage, comme s'il s'agissait de biens échangés dans un acte de vente. La justice distributive concerne la répartition des biens et des honneurs entre les membres de la cité.

Ici, la justice n'est pas de donner à chacun la même chose, car il faut tenir compte du mérite : l'égalité n'est alors pas arithmétique (le même pour tous), mais géométrique , car elle implique des rapports de proportion (à chacun selon son mérite). Définition des termes du sujet: ÉGALITÉ: * En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes. * En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations. * Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous. * Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir. JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). Éclaircissements : A.

Qu'est-ce que l'égalité ? – Il ne faut pas confondre égalité et identité.

Les individus sont tous différents, par définition, sinon ils ne seraient pas des individus.

La différence entre les individus n'est pas la même chose que l'inégalité entre les hommes.

Dire que les hommes sont égaux, ce n'est donc pas dire qu'ils sont identiques, mais c'est affirmer qu'en tant qu'hommes ils doivent être traités de la même façon. – L'égalité n'est donc pas un fait, mais un idéal.

Ceci étant posé, la difficulté demeure : quel contenu donner à cette exigence d'égalité ? Il faut distinguer entre différents types d'égalité. B.

Les différents types d'égalité : – On distingue l'égalité des droits (ou égalité civique et politique) de l'égalité des conditions (ou égalité sociale). L'égalité des droits repose sur l'idée que les hommes ont une égale dignité, une égale valeur morale, quelles que soient par ailleurs leurs différences (de race, de sexe, de religion, etc.).

Ce type d'égalité n'admet, par principe, aucune distinction et, de ce point de vue, toute inégalité est une injustice. L'égalité des conditions porte sur les richesses à la fois matérielles et intellectuelles.

Ces richesses sont-elles également réparties entre les hommes, et si non doivent-elles l'être ? Toute inégalité, dans ce domaine, est-elle une injustice ? – On peut estimer que l'inégalité sociale n'est pas forcément injustice pourvu que soit respectée l'égalité des chances, ce qui signifie que chacun puisse sans entrave développer ses capacités.

Mais on peut reprocher à une telle conception de la justice de renverser l'ordre des priorités : pour pouvoir développer ses capacités, et jouir d'une véritable égalité des chances, il faudrait d'abord pouvoir bénéficier d'une égalité de conditions.

Mais cette égalité est-elle réalisable concrètement ? Peut-on faire que les hommes soient tous placés dans des conditions d'égalité ? N'y a-t-il pas, par ailleurs, des inégalités naturelles ? – A cette dernière objection, on peut faire deux réponses.

La première consiste à dire que les inégalités, même « naturelles » (de force, de talent, etc.) ne doivent pas pour autant entraîner des inégalités sociales.

C'est la position que soutient Marx lorsqu'il évoque la société communiste.

La seconde consiste à dire que ces inégalités ne sont pas des injustices, pourvu qu'elles n'entravent pas la possibilité pour les hommes de jouir de leurs droits et qu'elles profitent aux plus défavorisés.

Dans cette perspective, qui est celle de John Rawls, par exemple, toute inégalité n'est pas nécessairement une injustice. Thème 2123 Rawls: L'égalité est-elle possible en société ? Il semble difficile pour l'homme de s'abstraire de la vie en communauté, qui le place dans des rapports constants avec les autres, qu'il s'agisse de l'existence familiale ou sociale.

La vie familiale semble aller de soi, puisqu'elle est fondée sur des relations naturelles, biologiques, où chacun joue un rôle défini.

On s'interroge davantage sur les liens qui attachent l'homme à la société, sur le sens et la nature de son engagement dans la collectivité.

Faut-il les comprendre sur le fond d'une sociabilité spontanée, voire de l'altruisme ? Ou ne s'agit-il pour nous que du jeu de l'intérêt bien compris ? Voire de la satisfaction égoïste des besoins, qui engendrent le conflit ? Quoi qu'il en soit, la société semble peser sur l'individu, hypothéquant sa liberté et l'empêchant d'être ce que bon lui semble.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles