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La justice est-elle une vertu ou une illusion ?

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« VOCABULAIRE: JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). Chez Platon et Aristote, la justice est la vertu essentielle qui permet l'harmonie de l'homme avec lui-même et avec ses concitoyens. De façon plus moderne, la justice se confond tantôt avec l'idéal du droit naturel, tantôt, comme institution d'un État, avec le droit positif. Illusion: Du latin illudere, « tromper, se jouer de ».

Il faut distinguer l'erreur de l'illusion : alors que l'erreur m'est toujours imputable, en ce qu'elle résulte de mon jugement, que je peux toujours corriger, l'illusion (par exemple une illusion des sens) est un effet de la rencontre entre mes organes et le réel, qui peut être expliquée, mais non dissipée. Vertu: Du latin virtus, « force d'âme », « qualités viriles », « mérite ou qualité ». a) Principe agissant, qualité qui rend une chose propre à produire un certain effet (exemple : la vertu dormitive de l'opium).

b) En morale, disposition réfléchie et volontaire à faire le bien.

c) Chez Machiavel (traduction de l'italien virtù), clairvoyance et habileté du prince, génie politique.

d) Vertus cardinales : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice, que les morales antiques considèrent comme la condition de possibilité de la vie heureuse. Platon soutient que la justice, si elle est l'idéal de la communauté politique, doit aussi être une vertu morale en chaque individu.

Contre ceux qui soutiennent que « nul n'est juste volontairement » et que la justice comme vertu n'existe pas, Platon montre que c'est le rôle de l'éducation d'élever chacun à cette vertu suprême, qui implique à la fois sagesse, tempérance et courage. L'homme n'a-t-il pas en effet tendance à vouloir s'attribuer plus que les autres au mépris de tout mérite, à désirer ce à quoi il n'a justement pas droit ? Si comme Gygès le Lydien, nous trouvions un anneau nous rendant invisibles, ne commettrions-nous pas les pires injustices ? Mais Gygès était un berger privé d'éducation, et qui vivait hors de la cité : l'enjeu de la politique, c'est alors précisément de rendre les citoyens meilleurs, en leur faisant acquérir cette vertu cardinale qu'est la justice, contre leurs penchants égoïstes. INTRODUCTION La justice est une notion prestigieuse, mais confuse.

Depuis l'enfant qui proteste contre l'injustice dont il pense être victime (« c'est pas juste ! ») jusqu'à la représentation du jugement dernier censé récompenser les vertueux et châtier les pécheurs, en passant par les multiples affaires de justice, les références à la justice sont nombreuses et variées. Dans notre société, la justice renvoie à la légalité.

Le droit, qui représente ce qui est permis selon une règle de morale sociale, a valeur de justice.

On fait appel à la justice lorsque nos droits sont bafoués.

La justice paraît donc être une vertu sociale, garante de l'ordre collectif et de la liberté individuelle. Une vertu est d'une manière générale une qualité portée à un haut degré.

C'est une excellence.

La justice n'est-elle généralement pas une forme d'excellence concernant la manière d'agir ? En même temps, ne peut-on pas constater que parfois la justice est injuste ? La peine de mort, aux Etats-Unis, fait partie de la justice de certains Etats.

Est-ce que cela signifie que la peine de mort est une vertu ? Il y a une certaine tension entre ce qui se présente comme juste au sens juridique du terme, et ce qui paraît juste ou injuste à notre « sentiment ».

Le « sentiment d'injustice » peut être ressenti face à une décision de justice.

En quel sens alors quelque chose est-il juste ou non ? Ce qui se présente comme justice et comme droit est-il une illusion ? En fait, le sentiment d'injustice à propos d'une décision de justice marque la tension qui existe entre moralité et légalité.

Une décision justice aux yeux de la loi n'est pas nécessairement morale. A quel niveau la justice est-elle alors une vertu ? S'agit-il de penser que lorsque la justice concerne la moralité, elle se présente comme une vertu, tandis que lorsqu'elle correspond à la légalité, le terme « justice » est inadéquat ? Pourtant, n'est-ce pas une certaine idée morale de la justice qui oriente les choix politiques pour la formation des lois et du droit ? Ou alors, faut-il chercher la vertu de la justice non pas dans les détails du droit, mais dans la finalité de son institution ?. »

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