LA GRÈCE CLASSIQUE
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LA GRÈCE CLASSIQUE
Avec le règne de Périclès, Athènes accéda au sommet de sa prospérité.
Mais après la mort de celui-ci en 429 av.
J.-C., la Cité grecque s'enlisa dans une crise politique où partisans de l'oligarchie et partisans de la démocratie
s'affrontèrent.
Par la suite, la montée en puissance de la monarchie macédonienne, sous le règne de Philippe II et
d'Alexandre le Grand, affaiblira la puissance grecque jusqu'à son anéantissement complet lors de la défaite de
Chéronée en 338 av.
J.-C.
La période hellénique voit se déployer deux doctrines philosophiques qui, à elles seules, influenceront toutes les
philosophies ultérieures.
Il s'agit, d'une part, du platonisme et, d'autre part de l'aristotélisme.
Mais comment aborder
ces deux courants sans présenter au préalable Socrate, figure énigmatique s'il en est ? Nous ne connaissons de
Socrate que ce que ses contemporains en ont dit.
Aussi les témoignages divergent-ils.
Platon, qui fut son disciple,
l'idéalise en le présentant dans ses Dialogues comme un sage dont le discours envoûte l'auditoire.
Mais, à l'opposé,
le poète comique Aristophane le raille dans la pièce intitulée Les Nuées et le dépeint sous les traits d'un sophiste.
Alors, qui fut véritablement Socrate ? La seule certitude est qu'il fut l'inspirateur de Platon et, dans une certaine
mesure, d'Aristote.
À la différence des présocratiques dont nous ne connaissons que des fragments parvenus jusqu'à nous au gré des
hasards de l'Histoire, l'œuvre de Platon nous est parvenue presque intégralement.
Exception faite de certains
dialogues et de plusieurs lettres apocryphes, les commentateurs s'accordent à reconnaître l'authenticité des
dialogues les plus importants.
Les textes originaux des œuvres d'Aristote, quant à eux, ne nous sont pas parvenus.
Mais nous disposons de notes de cours prises par ses élèves, et celles-ci constituent des ensembles suffisamment
importants et cohérents pour que nous puissions reconstituer l'ensemble de sa doctrine.
Par-delà le problème des sources, les œuvres des deux philosophes se distinguent par leur style.
Les Dialogues de
Platon mettent systématiquement en scène plusieurs personnages.
Par conséquent, les arguments se développent
de manière apparemment libre, passant d'un thème à un autre, et jouant sur différents registres comme l'exposé
méthodique ou le recours au mythe.
L'œuvre d'Aristote, au contraire, est encyclopédique : la logique la plus exigeante y côtoie l'observation minutieuse
de la nature et des régimes politiques.
Rien ne semble pouvoir échapper à la curiosité du philosophe qui se fait tour
à tour biologiste, psychologue, physicien, métaphysicien, logicien ou rhéteur.
Ces deux orientations laissent deviner un rapport différent avec leurs contemporains.
Ainsi Platon réagit-il de façon
polémique contre les sophistes, qu'il désigne dans ses Dialogues de jeunesse comme les principaux ennemis de la
philosophie, puisqu'ils refusent tout critère de vérité.
Aristote, de son côté, est beaucoup plus objectif lorsqu'il
présente les doctrines de ses prédécesseurs.
Toutefois, il ne manque pas de les juger parfois à l'aune de sa propre
doctrine, ce qui est une manière détournée de les critiquer.
Parallèlement, une autre tradition, également issue de Socrate, se développe avec moins de prestige.
Les petites
Écoles socratiques, comme l'école mégarique ou l'école cynique, retiennent de Socrate l'ironie et les préoccupations
morales ; elles font de celui " qui sait qu'il ne sait rien " le premier sceptique.
Si la tradition ne retient guère leur
apport intellectuel, il faut cependant rappeler que ces écoles ont contribué à miner le platonisme et l'aristotélisme,
figés après la mort de leurs fondateurs respectifs en dogmatismes de moins en moins appréciés.
Les " petits "
socratiques ont donc aidé à faire place nette pour les grandes écoles du IIIe siècle av.
J.-C.
Après la mort d'Alexandre le Grand, en 323 av.
J.-C., s'ouvre l'âge hellénistique, époque où la culture grecque
devient le bien commun à tous les pays méditerranéens, de l'Égypte à l'Espagne.
Athènes reste le centre de la vie
intellectuelle, et le grec est la langue savante.
Mais aucun des philosophes du IIIe siècle avant J.-C.
n'est un Grec
continental.
La plupart viennent de cités qui ne possèdent pas la tradition de démocratie et d'indépendance
nationale qui caractérisait l'Athènes du IVe siècle av.J.-C..
Ainsi, les préoccupations et les ambitions politiques du
philosophe déclinent, avec l'abstention d'un Épicure, pour qui le sage doit vivre en marge de la Cité, ou à travers le
cosmopolitisme stoïcien, où le politique, n'appartenant plus à aucune cité ou nation particulière, perd sa signification
propre.
C'est désormais l'éthique qui importe, au point de devenir la seule fin de la connaissance : l'épicurisme et le
stoïcisme ne cherchent à construire une science rationnelle de la nature que parce qu'une telle physique est
nécessaire à l'obtention de la sagesse et du bonheur..
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