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La folie n'est-elle qu'une simple maladie ?

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« [La médecine peut classer les maladies mentales.

Cette classification permet au thérapeute de poser un diagnostic et de soigner le malade.

Celui-ci, grâce à un traitement adéquat, peut recouvrer la raison.] Il existe une hiérarchie des symptômes psychiques Philippe Pinel s'est attaché à classer les maladies mentales.

Ainsi va-t-il distinguer, selon un ordre croissant de gravité des symptômes, la mélancolie, la manie, la démence, l'idiotisme.

Cette dernière pathologie atteint au dernier degré les fonctions intellectuelles de l'individu. Il est possible de guérir la folie Ayant plus particulièrement étudié la manie, Pinel a constaté que cette forme de folie présente des phases de lucidité au cours desquelles le malade recouvre entièrement la raison.

Voilà qui, pour Pinel, prouve le fait que la folie n'est pas inguérissable, dans la mesure où elle n'atteint pas de manière chronique les fonctions psychiques supérieures. Un traitement hospitalier s'impose Le médecin doit avoir recours à ce que Pinel appelle le «traitement moral», qui a pour but de rétablir entre le thérapeute et le patient un dialogue, un contact avec le monde extérieur.

Par ailleurs, le médecin doit superviser tous les aspects institutionnels de l'internement.

L'hospitalisation permet de contrôler les influences pathogènes de l'environnement du malade. [La folie n'a pas toujours été considérée comme une maladie mentale.

Elle est étroitement liée à des circonstances culturelles et sociales.

Vouloir guérir la folie pose le problème de la normalité.] La folle corrige la raison Michel Foucault, dans son Histoire de la folie à l'âge classique, rappelle que le «fou du roi» était à la fois un conseiller et quelqu'un qui, par ses railleries, relativisait l'importance que les puissants voulaient bien accorder aux choses.

A la Renaissance, Érasme fait «L'éloge de la folie».

Par là, il montre que toute raison a sa folie, et toute folie sa raison. La société fabrique ses fous En l'état actuel des connaissances en neurobiologie, il est absolument impossible de prouver que la folie a des causes organiques, chimiques, voire génétiques.

Elle est donc un phénomène essentiellement culturel.

Ainsi, donner des médicaments à un déprimé permet de soulager son mal de vivre, mais non de guérir la cause, existentielle, de ce mal. Le fou n'est pas toujours celui que l'on croit Qui est le plus fou? Van Gogh, ou ceux qui le croient fous? Cari Gustav Jung, dans Dialectique du moi et de l'inconscient, montre, en se référant implicitement au nazisme et au bolchevisme, qu'une société peut être capable des pires folies tout en internant des esprits considérés comme fous parce qu'ils n'entrent pas dans le cadre de la normalité sociale. [] Pinel a été à l'origine de l'internement hospitalier des fous.

Avant lui, ils étaient emprisonnés et partageaient le sort des prostituées, des prisonniers de droit commun.

Les hôpitaux ne disposaient pas de service leur étant réservé.

S'inspirant des méthodes de naturalistes tels que Linné, Jussieu, Cuvier, il va s'attacher à répertorier les manifestations physiques de la folie et à classer les différentes maladies mentales.

A la suite de quoi, il proposera un traitement se fondant sur deux points essentiels: le rapport thérapeute/malade et l'étroite surveillance hospitalière de l'aliéné.

Ces deux points sont à l'origine de l'institution psychiatrique.

Cette dernière sera vivement remise en cause par les tenants de l'«antipsychiatrie», dont l'une des grandes figures est le psychiatre anglais David Graham Cooper (1931-1986).

Pour ce dernier, la folie n'est pas une simple maladie.

Elle doit faire l'objet d'une thérapeutique adéquate, associant à l'acte purement médical une réflexion philosophique, morale et même politique.. »

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