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La discipline dans l'éducation morale

Publié le 30/10/2025

Extrait du document

« Correction du DS N1 HLP On aurait tendance à penser que l'éducation permet de contrer notre nature. Selon cette conception, la discipline aurait pour fonction de combattre et de policer une nature humaine jugée problématique ou défaillante.

Cette conception paraît d'autant plus évidente qu'elle semble confirmée par l'expérience quotidienne : l'enfant ne résiste-t-il pas naturellement aux règles qu'on lui impose ? L'éducation apparaît ainsi comme un combat perpétuel contre la nature, un effort pour redresser ce qui en nous s'oppose à la vie morale et sociale Cependant l’auteur combat cette idée et propose une thèse surprenante :la discipline est conforme à notre nature et ne vise pas à empêcher la réalisation naturelle de chacun.

Cette opposition soulève immédiatement un problème fondamental : La discipline s'oppose-t-elle réellement à notre nature, ou bien en est-elle l'expression nécessaire ? Comment comprendre que la limitation imposée par la discipline puisse être conforme à ce que nous sommes ? En quoi ce texte remet-il en question certaines idées sur le rôle de la discipline dans l'éducation morale ? Durkheim développe son argumentation en deux temps.

Il établit d'abord que la discipline est le mode de réalisation normal de la nature humaine et non son obstacle avant de montrer ensuite que rejeter la discipline au nom de la nature repose sur une méconnaissance profonde de ce qu'est véritablement notre nature. Première partie : La discipline comme mode de réalisation de la nature humaine Durkheim formule sa thèse centrale : la discipline nous est « réclamée par la nature elle-même ».

L'expression inverse radicalement la perspective commune. La nature ne subit pas la discipline, elle la demande.

Puis l'auteur précise : la discipline « est le moyen par lequel la nature se réalise normalement, et non le moyen de la réduire ou de la détruire ».

Cette distinction est décisive.

La discipline ne réduit ni ne détruit la nature : elle la réalise.

Réaliser signifie accomplir, mener à son terme.

La discipline permet donc à la nature de devenir effectivement ce qu'elle doit être. Mais pourquoi la nature aurait-elle besoin de la discipline pour se réaliser ? Durkheim fonde cette nécessité sur une analyse de la condition humaine : « Comme tout ce qui existe, l'homme est un être limité ».

L'homme n'est pas un absolu infini.

Cette limitation le définit dans sa nature même.

L'auteur précise : « il est la partie d'un tout : physiquement, il est partie de l'univers ; moralement, il est partie de la société ».

L'homme existe comme partie, non comme tout autonome.

Cette situation n'est pas accidentelle mais constitutive de son être. Durkheim en tire une conséquence normative : « Il ne peut donc, sans contredire sa nature, chercher à s'affranchir des limites qui s'imposent à toute partie ». Vouloir s'affranchir des limites reviendrait à nier ce qu'on est essentiellement.

La discipline, en imposant des limites, correspond donc à ce que cette nature est fondamentalement.

Refuser la discipline au nom d'une prétendue nature illimitée, c'est se méprendre sur notre nature véritable. L'auteur insiste : « tout ce qu'il y a de plus fondamental en lui tient précisément à sa qualité de partie ».

Ce qui définit essentiellement l'homme, c'est son caractère limité.

Durkheim ajoute : « Car, dire qu'il est une personne, c'est dire qu'il est distinct de tout ce qui n'est pas lui ; or, la distinction implique la limitation ».

Même l'identité personnelle repose sur la limitation.

Être soi-même, c'est avoir des frontières qui me séparent de ce qui n'est pas moi.

La discipline qui impose des limites ne s'oppose donc.... »

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