La dialectique chez Hegel
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La dialectique chez Hegel
De la contradiction à la négativité
Quand on réfléchit sur la réalité, on est sans arrêt confronté à des contradictions.
Une contradiction dans un discours consiste à dire une chose, puis une autre
radicalement opposée à celle-ci.
Dans la réalité concrète, une contradiction
consiste dans le fait, pour une réalité, d'apparaître sous une certaine forme, puis
sous une autre forme radicalement différente.
Toute contradiction est déroutante.
C'est la raison pour laquelle l'esprit tend à se rebeller contre ce qui se contredit.
Ce
qui se comprend.
Car, s'agissant d'un discours, quel peut être le sens de celui-ci
s'il y a contradiction ? Quant à la réalité, où se trouve la réalité si nous avons
affaire à une réalité qui se contredit ? D'où l'exigence que l'on trouve dans nos
discours comme dans nos pratiques : celle de ne pas se contredire.
Exigence
légitime et efficace qui a pour effet de savoir ce que l'on dit quand on parle et où
on en est quand on vit.
Exigence pourtant contradictoire et abstraite.
Pour refuser
la contradiction, en effet, il a bien fallu recourir à la contradiction de ce qui se
contredit, afin d'imposer un discours ou une réalité qui ne se contredisent pas.
Comment conclure dès lors que la contradiction est quelque chose de négatif ? Sans elle, il serait impossible de
penser.
Tant il est vrai que c'est parce que l'on contredit ce qui se contredit que l'on peut penser d'une façon
cohérente.
En outre, en quoi est-il forcément négatif de se contredire ? Il nous arrive de dire une chose, puis
une autre chose radicalement différente que, pourtant, on tient pour être la même chose ; ce n'est pas aussi
contradictoire que cela en a l'air.
Car n'est-ce pas indiquer que tel sens ou telle réalité soit tellement
riche qu'il puisse avoir aussi ce sens-là ou cette réalité-là ? Notre regard a tendance à banaliser les choses.
Par ignorance.
Par paresse.
Par faiblesse à l'égard d'un quotidien immédiat qui nous submerge.
Prenons
toutefois le temps de la réflexion.
Regardons le monde en profondeur.
L'identité des choses et des
significations nous apparaît d'une façon autre.
Elle contrevient à l'ordre que nous nous figurions.
En ce sens-là,
la contradiction est cohérente.
Elle est tout sauf n'importe quoi, puisqu'elle est l'identité du réel comme de la
pensée en acte.
D'où l'importance de ce que Hegel a appelé la négativité.
Ce terme désigne la logique vivante
à l'oeuvre à la fois dans le réel et dans la pensée.
Ceux-ci ne cessent de se contredire.
Ils ne sont jamais ce
qu'ils sont.
Cela vient de l'identité profonde qui se cherche en eux et qui contredit tout ce qui réduit cette
pensée et cette réalité à quelque chose d'immédiat et de banal.
Le réel est vivant parce qu'il est inquiet, et il
est inquiet parce qu'il est traversé par le souffle de l'esprit infini qui s'y cherche.
L'Aufhebung hégélienne
Allons au bout de la négativité.
Regardons ce qui se passe quand on entreprend de vivre la contradiction.
On
contredit ce qui se contredit afin de produire un discours et une réalité cohérents.
Puis, on contredit cette
cohérence, afin de mettre à jour l'identité peu banale du réel.
À ce niveau, dans lequel nous avons trouvé
l'identité peu banale de la réalité comme de la pensée, nous sommes dans l'identité sans y être.
Nous sommes
dans la contradiction sans y être non plus.
Nous voyons l'existence d'une façon supérieure, voire
extraordinaire.
C'est ce que veut dire la dialectique dans le « dépassement dialectique ».
La dialectique est ce
dialogue avec la pensée et la réalité qui conduit à ce dépassement (Aufhebung en allemand) qui nous fait
apparaître le réel comme extraordinaire..
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