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La désobéissance à la loi peut-elle être un devoir ?

Extrait du document

« Nous faisons tous l'expérience des lois de manière quotidienne.

Nos vies sont en effet réglées par ces lois.

Même si nous pensons directement aux lois juridiques quand nous évoquons le terme « loi », il faut pourtant reconnaître que ce dernier recouvre différents domaines d'application qui excède celui de la simple justice.

Il faut aussi prendre en compte les lois sur lesquelles travaillent les scientifiques.

En effet, la science dans son essence, cherche des constantes dans l'univers qui permettent de rendre compte des changements perceptibles.

Ces lois seraient présentes dans la nature.

Nous pouvons penser aussi à la loi morale qui ne se réduit pas à la loi juridique.

Tous trois ont un point commun qui est leur caractère d'obligation, de nécessité.

En effet, le loi juridique émane d'autorité et prescrit des règles d'actions en vue de la vie en commun qu'il faut respecter sous peine de sanction, la loi morale selon Kant exige( impératif "agis de telle sorte") et les lois scientifiques sont de l'ordre de la nécessité( une pomme soumise à la loi de gravitation tombe toujours).

La question concerne ici prioritairement les lois juridiques. L'obéissance désigne le fait de se conformer à quelque chose.

On ne peut donc pas véritablement désobéir aux lois, d'une part parce qu'aucune autorité ne les sous-tend mais surtout parce que les lois qui gouvernent la nature sont inviolables.

De fait, il s'agit de savoir si le fait de ne pas respecter les lois juridiques peut être légitime.

Le terme « devoir » désigne un impératif de conscience, considéré dans sa généralité qui impose à l'homme d'accomplir ce qui est prescrit en vertu d'une obligation morale.

Or, il semble que la justice soit liée au respect des lois : elle se veut morale en ce qu'elle respecte des principes d'égalité et d'équité comme le rappelle Aristote.

Dès lors, la justice selon la conception aristotélicienne, repose sur un double principe : celui de l'égalité( " la loi doit être la même pour tous") et celui de l'équité( "on doit offrir à chacun ce qui lui est dû").

De plus, la loi est une règle établie par une autorité souveraine et qui vise à régir les rapports entre les membres d'une société.

En effet, si les hommes pouvaient vivre naturellement les uns avec les autres sans conflits, il n'y aurait pas besoin de lois.

Comme le dit Rousseau, l'homme en société "fait souvent de qui déplaît à autrui".

Dès lors les lois sont nécessaires pour pacifier la société.

Toute la vie des hommes en société repose sur l'obéissance aux lois.

Si nous instituons un devoir de désobéissance, cela voudrait dire que nous mettons à mal l'autorité et la légitimité des lois.

N'est-il pas contradictoire de donner un devoir qui donne l'occasion à tous les hommes de ne pas respecter les lois et qui mettent en jeu l'organisation même du société ? En même temps, n'existe-t-il pas les lois injustes et même cruelles ? Dans ces cas-là, n'y a-t-il pas un devoir moral qui nous dicte un comportement « hors-la-loi » ? Ne retrouvons pas d'une certaine façon une loi morale à la manière de Kant ? Néanmoins, comment reconnaître une mauvaise loi et légitimer un devoir de désobéissance ? Nous étudierons dans un premier temps les conséquences négatives d'un devoir de désobéissance pour ensuite nous interroger sur les mauvaises lois et enfin les critères pour instituer un devoir de désobéissance I Un devoir de désobéissance mettrait en danger la cohésion de la société 1.

Les lois ont comme but de permettre aux hommes de vivre ensemble Les théoriciens de ce qu'on a appelé le contrat social, se sont interrogés au XVIIe et XVIIIe siècle sur l'établissement des lois.

Ils postulent pour cela un état de nature, c'est-à-dire un état où les hommes vivaient en dehors de toute société.

Hobbes voit dans cet état une indépendance première où les hommes avaient tous les droits sur les choses.

En absence de société civile, les hommes s'affrontent en raison même de leur nature.

Chaque individu, possédant par nature les mêmes forces, les mêmes besoins, le même droit de se défendre, cherche à atteindre ses fins : la conservation et même l'agrément.

Donc "les passions règnent." Or dit Hobbes, dans le Léviathan, " si deux individus désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent des ennemis." Les individus sont donc autant de forces se redoutant mutuellement et la défiance engendre la guerre.

L'état naturel est donc un état de "guerre éternelle" qui est la conséquence nécessaire des passions naturelles des hommes et, par conséquent, à cet état tout est préférable : "nous ôtent toutes les douceurs de la vie".

La vie ne vaut pas d'être vécue dans cet état.

On ne saurait payer trop cher pour mettre fin à la guerre, même s'il faut, pour cela, renoncer à la liberté. Rousseau reprend cette idée d'état de nature en soumettant l'idée que cet état de nature est plus un instrument théorique qu'une réalité historique certaine.

Il nous permet de comprendre comment est advenu la société et les lois. Les hommes sont entrés en société parce que l'état de nature était un état d'insécurité, de guerre permanente.

En acceptant l'état social et les lois qui y sont liées, les hommes trouvent ainsi la promesse qu'autrui n'attentera pas à leur vie et à leurs biens.

Les lois mettent des limites à l'action des hommes et permettent ainsi à la société de continuer à fonctionner. 2.

Désobéir aux lois, c'est mettre en danger la société Socrate, dans le dialogue intitulé Criton, enfermé dans sa prison et attendant la mort, propose à ses amis d'étudier la proposition de fuite qui lui est faite.

Il est vrai que sa condamnation paraît injuste et la peine de mort paraît démesurée pour l'homme qui passe pour le père de la philosophique.

La fuite permettrait de continuer son travail pour la jeunesse mais aussi d'apporter le bien à ses amis.

Mais Socrate essaie d'étudier cette possibilité en fonction du bien et de l'effet sur la société.

Or, nous dit-il, les lois sont les représentantes de la cité, elles permettent le mariage des athéniens et donc aussi les naissances, garantes de la prospérité de la cité.

Enfin, elles garantissent le bien-être commun.

Désobéir aux lois, ce serait donc reconnaître qu'elles sont mauvaises et inciter tous les individus à en faire de même.

Socrate fait parler les lois elles-mêmes et leur fait tenir ce discours : « Dis-nous, Socrate, qu'as-tu dessein de faire ? Que vises-tu par le coup que tu vas tenter, sinon de nous détruire, nous, les lois et. »

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