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La démocratie, tyrannie de l'incompétence. Que penser de cette affirmation ?

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« VOCABULAIRE: COMPÉTENCE (n.

f.) 1.

— Attribution (compétence d'un tribunal).

2.

— Habileté reconnue.

3.

— (Ling.) Utilisé par CHOMSKY (cf.

performance) pour désigner la capacité qu'a le locuteur-auditeur idéal d'associer sons et sens en accord strict avec les règles de sa langue. DÉMOCRATIE: Régime politique dans lequel la souveraineté est exercée par le peuple. COMPÉTENCE (n.

f.) 1.

— Attribution (compétence d'un tribunal).

2.

— Habileté reconnue.

3.

— (Ling.) Utilisé par CHOMSKY (cf.

performance) pour désigner la capacité qu'a le locuteur-auditeur idéal d'associer sons et sens en accord strict avec les règles de sa langue. Le problème posé par cette citation réside évidemment dans l'association paradoxale des concepts de démocratie et de tyrannie.

La question des rapports entre démocratie et compétence (/incompétence) sera essentielle et pourra par exemple déboucher sur une comparaison entre démocratie et technocratie (pouvoir de la compétence).

Dans cette réflexion, on essaiera de ne pas s'en tenir à la définition étymologique (très pauvre) de la démocratie : pouvoir du peuple. Introduction Il est banal d'affirmer la force libératrice des idées démocratiques, rempart contre l'arbitraire et la tyrannie du pouvoir.

Quiconque critiquerait la démocratie, plébiscitée par l'opinion comme le meilleur des régimes, apparaîtrait comme «réactionnaire».

C'est pourtant ce que fait Platon, à l'aube de la philosophie : la cité démocratique dont Athènes donne l'image à Platon est en fait une cité de discorde où chacun confond la Liberté avec la revendication incessante de ses intérêts, où la démesure des passions introduit le dérèglement et l'aveuglement des citoyens.

Ce sont bel et bien les juges de la Cité démocratique qui ont voté la condamnation à mort de Socrate le juste. Nous ne pouvons alors que remettre en question l'évidence selon laquelle la démocratie serait à l'abri de tout examen critique.

Il nous faut donc examiner, dans un premier temps, si la raison saurait, sans contredire ses exigences constitutives, invalider les principes de droit qui sont ceux de la démocratie.

Mais critiquer, c'est aussi confronter le fait et le droit, ce qui est et ce qui doit être.

À cet égard, les démocraties de fait semblent critiquables lorsque de l'intérieur elles pervertissent l'idéal démocratique.

Faut-il alors conclure que la capacité de se critiquer elles-mêmes est pour les démocraties existantes une urgence et une nécessité? 1) La démocratie n'est pas en droit critiquable : il serait contradictoire d'invalider le seul pouvoir politique qui soit légitime en son origine et ses principes. a) Essence de la démocratie : Régime où le peuple est souverain, la démocratie est Le seul régime légitime, en fonction de son origine : la citoyenneté volontaire.

En fonction, aussi, de sa finalité : la liberté civile, obéissance volontaire à la loi qu'on s'est prescrite en vue du bien commun. L'obéissance au seul appétit est esclavage et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.

(Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.

Elle n'est pas dans l'absence de contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l'on se donne à soi-même.

On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait ne pas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Mais il faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi.. Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas être empêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans ce sens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un chemin les arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir un oiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre de le faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individus de se nuire les uns aux autres. L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loi. »

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