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La découverte de la vérité peut-elle être le fait du hasard ?

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« VOCABULAIRE: HASARD: a) Ce que l'homme ne peut prévoir ou expliquer.

b) Ce qui semble dépourvu de toute raison d'être, de toute finalité.

C) Chez Cournot, rencontre de deux séries causales indépendantes. FAIT : Ce qui est ou ce qui arrive, et qui se donne ou même s'impose à nous dans l'expérience. On distingue souvent le fait brut, qui s'offre immédiatement à l'observation dans l'expérience ordinaire, et le fait construit (fait scientifique), qui résulte d'une élaboration théorique et expérimentale (Bachelard appelle «phénoménotechnique» cette construction du fait).

Cependant, même le fait brut est imprégné de théorie, même s'il peut s'agir d'une théorie pré-scientifique, c'est-à-dire de préjugés. Le fait (ce qui est) se distingue par principe du droit (ce qui doit être).

De même, une question de fait porte sur le pourquoi ou le comment, alors qu'une question de droit porte sur la valeur et la légitimité.

On oppose l'état de fait à l'état de droit, c'est-à-dire conforme au droit (légal ou légitime). VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Est-ce que le fortuit, l'imprévisible, l'aléatoire peuvent permettre à l'homme de découvrir la vérité ? La recherche de la vérité n'est-elle pas toujours le fruit d'une démarche méthodique et rationnelle ? Le hasard est-il constructeur, fécond ? Par exemple, le cogito cartésien, première vérité et vérité première, aurait-il pu jaillir sans le doute méthodique et hyperbolique des "Méditations métaphysiques" ? Illustrons plus précisément cette problématique par un exemple emprunté à la physique.

Qu'est-ce qui conduisit Newton à la formulation de la théorie de la gravitation universelle ? La pomme que, paraît-il, il reçut sur la tête n'explique évidemment rien, mais on peut remarquer qu'ici comme souvent la légende de la science rejoint l'inductivisme en invoquant les « faits », fussent-ils imaginaires, à l'origine de la théorie.

Il faut en vérité comprendre la nature des problèmes que la physique du temps de Newton pouvait se poser, et leurs présupposés théoriques.

Pour ce faire, un aperçu de l'histoire des théories physiques du mouvement n'est pas inutile. Pour l'antiquité grecque, avec Aristote, le mouvement est par nature passager, transitoire.

Son essence est de finir.

Ce n'est pas un état de la matière.

L'univers n'est en ordre qu'à l'état de repos.

Le mouvement est alors l'indice d'un désordre –soit comme la cessation de l'état naturel d'ordre (lancer une pierre en l'air)- soit comme tendance à rétablir l'ordre naturel (quand la pierre retombe).

Cette théorie semble, il faut le souligner, tout à fait correspondre à certaines données évidentes de l'expérience : chacun peut constater qu'aucun mouvement ne dure indéfiniment.

A partir du XVII ième siècle, les théories modernes du mouvement vont promouvoir celui-ci au rang de passage à celui d'état.

Leur principe fondamental est le principe d'inertie, selon lequel un corps a tendance à conserver tout état nouveau qui lui est communiqué : lorsqu'un corps en mouvement s'arrête, c'est donc dû, non comme le croyait Aristote à des causes inhérentes, mais à des facteurs extérieurs, tels les frottements, la résistance de l'air, etc. Or ce principe d'inertie va poser des problèmes nouveaux.

Par exemple, comment se fait-il que la Terre tourne autour du soleil, puisque, selon ce principe d'inertie, elle devrait se mouvoir d'un mouvement rectiligne correspondant à une tangente de son orbite ? Pour Copernic qui, au XVI ième, ne connaissait pas le principe d'inertie, le problème ne se posait pas, et Copernic pouvait considérer alors, comme les Grecs, le mouvement circulaire des planètes comme un mouvement naturel et auto-explicatif.

A l'époque de Newton au contraire compte tenu de l'état nouveau des théories du mouvement, ce qui n'était pas un problème cent cinquante ans plus tôt en devient un.

Il faut expliquer le mouvement orbital des planètes, qui ne s'explique plus de lui-même.

La théorie de la gravitation sera cette explication Notre rapport à la vérité est il nécessairement engagé dans une quête, une enquête ? Ne peut-on pas rencontrer la vérité comme on rencontre la foi, la peur ou l'amour c'est-à-dire par hasard ? L'accès à la vérité n'est pas essentiellement tributaire d'une démarche rationnelle et assumée, théorique et inquisitrice, l'histoire des sciences témoigne de découvertes purement circonstancielles, contingentes, parce que délivrées par un heureux hasard au. »

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