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La création artistique a-t-elle quelque chose a attendre ou a redouter de la production industrielle ?

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« VOCABULAIRE: CRÉER / CRÉATION (n.

f.) 1.

— (Lato) Toute production, avec l'idée d'une nouveauté de son objet (création du monde, d'une route, d'une oeuvre d'art).

2.

— Dans la tradition judéo-chrétienne, acte par lequel Dieu donne naissance au monde : en ce sens, la Création est création à partir de rien (creatio ex nihilo).

3.

— Apparition de quelque chose qui ne résulte pas des données : en ce sens, on a tendance à faire de toute création une création ex nihilo, quelque chose de mystérieux ; c'est pourquoi les matérialistes préfèrent employer le terme de production qui implique un processus matériel (ainsi dit-on production littéraire pour création littéraire).

4.

— Invention.

5.

— Création continuée : pour les cartésiens, action identique à la création initiale par laquelle Dieu conserve le monde dans l'existence.

6.

— Créativité : faculté de créer, de produire des idées nouvelles ; disposition qui pousse à l'invention. Pour démarrer On s'interroge ici sur la nature des relations qui peuvent s'établir entre la production des choses belles radicalement nouvelles let généralement uniques) et celle d'objets produits en grande série à l'aide de machines. Conseils pratiques L'analyse très soigneuse de tous les termes et expressions est ici absolument indispensable, sous peine de s'égarer très rapidement.

Le sujet vous suggère un plan progressif, où les différents types de relations évoqués par le sujet doivent être successivement examinés, de manière à aboutir à une synthèse. Bibliographie P.

FRANCASTEL, Art et technique, Gonthier ; Peinture et société, Gonthier-Denoél. Franck POPPER, Art action et politique, Klincksleck, pp.

250 et sqq. Introduction : La création artistique relève proprement du domaine esthétique.

La création nous renvoie à l'idée de nouveauté, d'innovation, c'est-à-dire dans la création de chefs-d'œuvre, dans les objets dits beaux.

On se situe alors dans le champ proprement de l'unicité, de l'authentique, de l'original.

La production industrielle quant à elle est dans la multiplicité, la reproduction quantitative à grande échelle et se considère à l'aune d'un champ historique spécifique.

Or la question radicale qui se pose est de savoir s'il y a un lien ou non entre les deux en bien (à attendre) ou en mal (à redouter).

Cependant, rien n'implique qu'il y ait un lien entre les deux puisque la création artistique est du domaine de l'art, de l'esthétique, et la production industrielle est de celui de la technique, c'est-àdire de l'utile, du besoin, de la nécessité.

Dès lors ils semblent qu'ils n'aient pas de rapport.

Pourtant, la distinction entre l'art et la technique n'est pas si imperméable et il faut effectivement voir que l'art entretient toujours un lien avec la technique mais y a-t-il un lien et de quelle nature ? C'est bien la question que se pose dans le sujet : « la création artistique a-t-elle quelque chose à attendre ou à redouter de la production industrielle ? » Il s'agira pour nous de déterminer s'il y a un lien ou pas et de quelle nature ; et si oui ses implication. Si la création artistique et la production industrielle ne semblent pas entretenir de liens (1ère partie), il faut pourtant bien comprendre que l'art se situe et vit dans un monde technique ou la reproduction de l'œuvre d'art a notamment lieu et c'est alors qu'il faudra déterminer le rapport entre les deux (2nd partie) ; et dès lors déterminer la nouvelle conception esthétique que cela implique (3ème partie). I – Exclusion conceptuelle de la création artistique et de la production industrielle a) Bien que l'art et la technique aient souvent été confondus, il n'en reste pas moins qu'ils relevant de deux sphères différentes.

En effet, comme le note Kant dans la Critique de la faculté de juger la technique est seulement utilitaire, elle relève de l'habileté tandis que l'art est cette liaison libre entre l'entendement et l'imagination.

La technique relève donc de l'utile, du besoin plus exactement c'est-à-dire qu'elle existe pour combler les défauts naturels de l'homme ou l'aider à persévérer dans sa vie en la rendant plus confortable etc.

Mais l'art et la création artistique elle relève d'une sphère différente.

Elle est nouveauté absolue, création totale et production de l'homme seul.

En ce sens, avec l'art la nature n'est plus saisie comme un obstacle à surmonter mais bien comme un modèle ou comme fixant ses règles à l'artiste dans le cas du génie. b) Or comme le note Hannah Arendt dans La crise de la culture il y a une différence essentielle entre les objets d'usage et les œuvres d'art, c'est-à-dire entre les objets de la production industrielle et la création artistique.

La question essentielle est celle de la durée.

La création artistique n'a aucune fonction dans le processus vital et son objet survie à plusieurs générations.

La création artistique n'est pas un consommable.

Séparée de la sphère de la nécessité de la vie : c'est à ce moment que la culture vient à être.

Mais dans La condition de l'homme moderne Arendt nous montre bien que cette différence de rythme se retrouve même dans leurs modes de production. c) Mais bien plus, s'il n'y a pas de rapport entre les deux c'est bien parce que la définition de l'art implique le beau. Or suivant la définition stricte du beau il y a exclusion entre les deux.

Pour arriver à déterminer ce qu'est le beau ou. »

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