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La conquête de la liberté peut-elle être considérée comme une raison de vivre ?

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« La conquête de la liberté peut-elle être considérée comme une raison de vivre? Discussion : Kant, Critique de la raison pratique : "La liberté est sans doute la raison d'être, la condition de la loi morale...

la loi morale est ce qui nous fait connaître la liberté." I.

Première partie : le cas de l'esclave. Si pour certains individus la conquête de la liberté n'est pas une raison de vivre, c'est avant tout parce que ces individus sont déjà libres.

La problématique prend plus de sens lorsque l'on se place dans la position de l'esclave.

Car l'esclave se trouve face à un individu (son maître) qui, lui, est libre.

Ainsi il peut comparer son état à celui de quelqu'un qui est libre.

Il est donc conscient chaque jour, à chaque fois qu'il est confronté à cette relation maître-esclave, qu'il n'est pas libre et que par conséquent il souffre.

Dans son cas, la conquête de la liberté s'exprime comme l'analogue de la conquête du bonheur. Mais il faut noter qu'il est réellement prêt à mourir pour sa liberté, car il sait que sa vie telle qu'elle est en tant qu'esclave n'a pas de prix, il est en quelque sorte déjà mort, puisque renié en tant qu'individu.

Il peut donc donner sa vie au nom de sa liberté.

Ainsi lorsqu'un esclave s'enfuit de chez son maître, il court le risque si on le retrouve d'être tué, mais l'espoir d'être libre et de pouvoir vivre enfin est bien plus fort que la peur de la mort.

La vie d'un esclave n'est rien, si elle n'a pas pour but de récupérer un jour sa liberté, et la seule raison de vivre d'un esclave est d'espérer un jour qu'il deviendra un être libre.

On peut songer notamment aux récits qui ont été donnés par Harriet Jacob et Frederick Douglass, autobiographies qui mettent en leur coeur la nécessité de l'affranchissement comme condition même de l'existence. Douglass écrit d'ailleurs qu'il « n'appartient à d'autre parti qu'à celui de la liberté et du progrès.

» Le témoignage qu'ont laissé ces deux esclaves du Sud américain met en évidence le fait que l'injustice qui donne à d'autres la capacité de s'appartenir concentre en elle-même toute l'humiliation. II.

Deuxième partie : la conquête de la liberté et la conquête du bonheur. Ce qu'il faut noter c'est que le bonheur est le principal but de chacun, et précisément la raison de vivre de chaque individu.

Mais comme le cas de l'esclave l'a prouvé, on ne peut pas être heureux en étant prisonnier, car on n'a pas d'existence propre, ce qui ne peut pas coexister avec la liberté.

Ainsi si chacun n'a pour but que d'être heureux et que ce bonheur passe par la liberté alors chaque homme s'investira dans la conquête de cette dernière.

Et la recherche de la liberté pourra devenir une raison de vivre parce qu'elle fonctionnera en parallèle avec la recherche du bonheur.

Elle sera donc une médiation, un moyen par lequel on deviendra heureux.

On pourrait donc dire que la conquête de la liberté n'existe jamais en tant que telle mais elle coexiste avec la recherche du bonheur.

On ne veut pas être libre pour être libre, on veut être libre parce que l'on sait que c'est le chemin du Souverain Bien.. »

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