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La connaissance de soi peut-elle ne pas être illusoire ?

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« Problématique envoyée par l'élève: La connaissance de soi est légitime en tant que recherche puisqu'elle me permet de dire qui je suis et de me comprendre.

C'est ainsi qu'elle est d'ailleurs présentée comme la connaissance la plus essentielle.

Ici, vous pouvez penser aux analyses de Socrate et au sens qu'il donne à la formule « Connais-toi toi-même » qui était inscrite au fronton du temple de Delphes.

Cette connaissance prend la forme d'un impératif.

Pourtant, la connaissance de soi ne semble immédiatement pas être une connaissance comme les autres.

En effet, se connaître ne consiste déjà pas à connaître un objet.

Le problème de la connaissance de soi est celui d'une conscience, d'un sujet, qui se prend lui-même pour objet et qui se trouve d'une certaine manière dans la position du juge, de l'avocat et du prévenu.

Par ailleurs, une autre difficulté s'ajoute au sens où c'est moi-même qui doit me connaître.

Dès lors, cette connaissance est-elle possible ? N'est-il pas illusoire de prétendre se connaître ? En outre, se connaître soi-même, est-ce seulement se livrer à une sorte de biographie silencieuse ou une introspection ? Vous pouvez donc partir du fait que la connaissance de soi est une connaissance essentielle, voire la plus essentielle.

Vous pouvez alors montrer que ce connaître permet de mieux contrôler ses pensées, ses actions et ses réactions.

Mais vous pouvez alors vous demander si cette connaissance n'est pas illusoire au sens où l'on ne peut jamais se connaître comme on connaît un objet. Mieux encore, vous pouvez montrer que l'homme peut être étranger à lui-même.

Ici, vous pouvez par exemple partir de la formule de Kant qui dit que le « je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations » en montrant qu'il arrive alors que le « je pense » n'accompagne pas nos représentations.

Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Nietzsche indiquées plus bas lorsqu'il montre en quoi il est illusoire de prétendre se connaître.

Mais alors, s'agit-il de dire que ce que nous posons comme la connaissance la plus essentielle est impossible ? Peut-être faut-il alors revenir au sens de cette expression : « Se connaître soimême ».

Vous pouvez alors vous demander quelle est la nature de cette connaissance en revenant sur la formule de Socrate.

Montrez alors, par exemple, en quoi Socrate ne définit pas la connaissance comme une somme de savoirs.

Il dit d'ailleurs qu'il ne sait qu'une seule chose c'est qu'il ne sait rien.

La véritable connaissance qui a une valeur ne consiste pas en une accumulation de savoirs, mais dans un rapport à soi. Dès lors, se connaître, n'est-ce pas être capable de ne pas simplement se confondre avec ses opinions, ses pensées, ses désirs, ses actions… être capable de prendre une distance par rapport à soi ? [ La conscience est ce point de départ absolu, fondement de tout jugement et de toute connaissance. Elle est nécessairement objective puisqu'elle est la source de toute objectivité et de toute intelligibilité.] La conscience est la condition de toute signification La conscience apparaît comme la condition nécessaire et préalable de toute recherche de sens et de vérité. Elle fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure.

Avec le « je pense donc je suis », Descartes place la conscience, le sujet, à la racine de toute connaissance possible.

La conséquence essentielle est le primat de la conscience, et sa différence d'avec la matière.

Redonner à l'homme une place dans un univers infini et vide de Dieu, assurer la dignité de la conscience, et jeter les bases de la science moderne, tels sont les objectifs que la métaphysique cartésienne s'est assignée.. »

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