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La connaissance de soi peut-elle être sincère ?

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« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Ici on vous demande si la connaissance de soi peut éviter la mauvaise fois, l'aveuglement ou l'illusion.

En un sens, il est évident de souhaiter de se connaître puisque je suis à moi-même l'objet et le sujet qui peut m'être le plus familier.

Pourtant, la connaissance, si elle vise avant tout la vérité et l'objectivité, postule une séparation entre le sujet qui connaît et l'objet qui est connu.

Or il se trouve que je suis et celui qui connaît et celui qui est à connaître. Cela ne facilite pas les choses.

D'abord parce que je peux être dans la familiarité et l'habitude qui m'empêchent un regard critique sur moi-même.

Ensuite parce que je peux entrevoir de moi des qualités, des pensées ou des comportements gênants pour moi ou pour mon entourage.

D'où la tentation de ne pas les voir.

Mais si je ne veux pas les voir, c'est au moins parce que je les devine et que j'en ai dans une certaine mesure conscience, ce qui suppose une puissance de diversion et de mise à l'écart qui me rend double, séparé à l'intérieur de moi-même. Pensez à l'inconscient ou à la mauvaise foi. INTRODUCTION Question a priori surprenante : la connaissance, en général, peut être appréciée par rapport à sa vérité — mais plus difficilement par rapport à la notion de «sincérité» (connotation psychologique ou morale, qui n'a pas grand-chose à voir avec le fait de connaître).

De plus, cette question sous-entend que la connaissance de soi ne pose dans sa constitution pas de problème particulier: on semble admettre qu'elle existe. I.

QUE VISE LA CONNAISSANCE DE SOI ? — On peut distinguer: • connaissance de ce que je suis (point de vue «objectif» ou général); • connaissance de qui je suis (point de vue «subjectif» et singulier). — Le premier point de vue renvoie, soit aux tentatives «scientifiques» pour analyser les éléments et la constitution d'un «moi», soit à la tradition kantienne d'un moi transcendantal comme principe d'unité des représentations. Kant dira: "Le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations" La conscience n'est pas un objet, mais elle rend possible la saisie des objets. Pourqu'une expérience soit possible, il faut une unité du « je pense ».

Par exemple, je suis dans un demi-sommeil et une horloge sonne plusieurs coups, indiquant l'heure exacte : j'entends un, puis, un autre coup, puis un autre… La conscience non-éveillée, j'ai entendu divers coups sans savoir quelle heure il est.

Trois minutes après, l'horloge sonne de nouveau.

Eveillé, je n'entends plus plusieurs coups séparés, mais une fois sept coups et je me dis qu'il est sept heures.

Ma conscience a unifié les divers coups de l'horloge, je peux les saisir comme une unité : il est 7 heures.

Lors de la première étape, pour entendre vaguement des coups séparés, il fallait déjà que ma conscience soit un peu vigilante, dans un sommeil profond, je ne les aurais pas entendus : ceci signifie que pour qu'une représentation soit mienne, il faut toujours et déjà la conscience, le « je pense ». Mais la conscience est aussi nécessaire pour saisir comme une unité la diversité des représentations, ici saisir en une seule fois les 7 coups et me dire : « Il est 7h00 ».

Si je peux saisir que l'horloge a sonné 7 coups, c'est parce que le « Je pense » a accompagné le divers de mes représentations et parce que le « Je pense » demeure le même quand les représentations se succèdent.

La conscience est donc acte de synthèse, elle est unificatrice. C'est l'identité de la conscience dans le temps qui rend possible l'unité de nos représentations.

Ainsi, ce que nous saisissons par nos sens, n'est pas lié.

C'est la conscience qui opère cette liaison. Il n'y a donc d'expérience possible que parce qu'il y a l'unité du « Je pense », que parce que la conscience est acte de synthèse.

Définir la conscience comme pouvoir de synthèse est fondamental puisqu'il s'agit alors de montrer que les objets que nous saisissons se règlent sur notre pouvoir de connaître, sur les structures de notre esprit.

C'est ce qui permettra à Kant de montrer que nous ne connaissons pas les choses en soi, mais seulement des phénomènes, que « Nous ne connaissons des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes » — Le second point de vue ferait référence aux analyses plus «psychologiques» de la personnalité ou du caractère. On y devine deux difficultés majeures: • l'introspection classique a été sévèrement critiquée par A.

Comte, • problème que pose l'existence d'un inconscient freudien. II.

CE QU'EST LE MOI — Les apports des sciences humaines peuvent me proposer des éléments de connaissance «objective» ou générale. »

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