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La certitude peut elle-être un critère de vérité ?

Extrait du document

« • De quoi peut-on parler lorsqu'on parle de « certitude »? Cf.

article certitude du Vocabulaire technique et critique de la philosophie de Lalande. A.

« État de l'esprit à l'égard d'un jugement qu'il tient pour vrai sans aucun mélange de doute.

» Cet état peut concerner soit un jugement tenu pour évident par lui-même, soit un jugement démontré ou jugé tel.

La certitude est appelée dans le premier cas immédiate ou intuitive; dans le second cas, médiate ou discursive. B.

« État de l'esprit qui adhère à une assertion vraie, en reconnaissant avec évidence qu'elle est telle.

» Lalande rapporte que Brochard (ainsi que Lachelier, Brunschvicg) disait que « L'adhésion de l'âme ne mérite le nom de certitude que si la chose pensée est vraie.

Par là elle diffère de la croyance.

» • Si la certitude n'est qu'une espèce (psychologique) de la croyance « sans aucun mélange de doute » comment pourrait-elle être « un critère de vérité » ? • Si la certitude, au sens propre du terme, ne peut être appliquée qu'à des assertions connues pour vraies, en quoi la certitude pourrait-elle être « critère » de vérité ? • Méditer sur quelle(s) appréhension(s) de « la vérité » (et de « la croyance ») peut être fondée une telle question. • Méditer la position de Spinoza. Selon lui tout dérive avec nécessité de la nature divine, tout est déterminé.

L'apparence de hasard et de liberté est le fruit de notre ignorance : si nous savions, nous verrions que tout est nécessaire.

Il ne saurait donc être question de commencer par le doute; il ne saurait même être question qu'on cherche un critère de la vérité — l'évidence — car cela deviendrait un cercle vicieux (recherche d'un critère du critère). Cf.

les textes suivants de Spinoza : « Comme la lumière se manifeste elle-même, et les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium, et elle est aussi celui de l'erreur : ut lux seipsam manifestât, et tenebras, sic verum index sui et falsi. Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et il ne peut douter de la vérité de la chose qu'elle représente.

» « ...La volonté et l'entendement sont une seule et même chose.

Je nie que nous ayons le libre pouvoir de suspendre notre jugement. Le doute ne résulte pas de l'opposition de l'entendement et de la volonté, mais de l'opposition de deux idées.

Quand nous disons qu'une personne suspend son jugement, nous ne disons rien autre chose sinon qu'elle ne perçoit pas d'une façon adéquate l'objet de son intuition.

La suspension du jugement, c'est donc réellement un acte de perception, et non de libre volonté.

» Ici on vous demande si la certitude est ce grâce à quoi on reconnaît la vérité.

La certitude, c'est d'abord un état de l'esprit à l'égard d'un jugement tenu pour vrai, sans aucun mélange de doute.

Dans ce cas, la certitude est bien le critère du vrai : est vrai tout ce dont on ne peut pas douter, mais si on cherche à douter de façon systématique (pensez à Descartes).

Mais la certitude, c'est aussi la certitude morale, de celle qui nous fait adhérer à un ensemble de valeurs sans que celles- ci puissent être prouvées de façon rationnelle, voire scientifique.

Ainsi je peux être certain de quelque chose car j'en ai la conviction et que cela entraîne mon adhésion.

Pensez à la certitude amoureuse ou à la certitude d'un engagement.

On doit donc dire qu'en matière de connaissance, s'il n'existait pas de certitude, nous ne saurions détecter les idées vraies de celles qui sont fausses.

Mais l'existence humaine ne se ramène pas à l'activité spéculative de la recherche de la vérité.

? Nous pouvons être certains tout en étant dans l'ordre du probable, s'agissant du pratique et de nos mœurs. [La certitude d'avoir raison est un indice suffisant de vérité.

La certitude d'avoir raison exprime nécessairement une adéquation entre ce qu'on pense et ce qui est.] La vérité est-ce l'évidence qui fonde la certitude d'avoir raison La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence.

C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II, 43).

« La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).

« Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter.

Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur.

» Pour Descartes, comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y a point à chercher au-delà.

« Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » dit Spinoza. Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si. »

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