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La biologie est-elle une science impossible ?

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« Termes du sujet: BIOLOGIE (n.

f.) Terme créé par LAMARCK et TREVIRANUS au début du XIXe siècle et désignant la science des phénomènes vitaux, qui considère unitairement les règnes animal et végétal.

JACOB distingue la biologie intégriste (ou évolutionniste) qui explique le vivant à la fois par ses structures moléculaires, et par son appartenance à un système englobant toute la terre, de la biologie réductionniste pour laquelle l'organisme est un système, dont l'explication relève des seules propriétés de ses parties : « Pour la biologie moderne, ce qui caractérise notamment les êtres vivants, c'est leur aptitude à conserver l'expérience passée et à la transmettre.

» Elle réconcilie donc les deux tendances, puisque « c'est la finalité de la reproduction qui justifie aussi bien la structure des systèmes vivant actuellement que leur histoire ». SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. Remarquons le paradoxe : pour connaître, le vivant, il faut le détruire.

La dissection tue l'animal étudié, et la biochimie énonce des lois qui ne sont plus spécifiques au vivant : une cellule cancéreuse, une cellule saine et même la matière inerte obéissent aux mêmes lois chimiques.

La vie est un concept que la biologie n'a cessé de réfuter, parce qu'il n'est pas étudiable scientifiquement : les problèmes éthiques contemporains se posent, parce que pour le biochimiste, il n'y a plus de vie à respecter (il n'y a pas de vie dans une molécule d'ADN), il n'y a qu'une organisation particulière de la matière. Bergson montre que l'intelligence a pour rôle d'analyser et de décomposer : au fur et à mesure qu'elle s'empare du vivant, elle le décompose en des réactions mécaniques qui nous font perdre le vitalisme de la vie. La biologie moderne se rapproche de plus en plus de la biochimie ; par là, elle perd son objet : la vie.

Le biologiste Jacob von Uexküll envisage une autre possibilité : ne plus considérer le vivant comme un objet d'études, mais comme un sujet ouvert à un milieu avec lequel il est en constante interaction. Comprendre le vivant, ce n'est pas le disséquer ou l'analyser, c'est établir les relations dynamiques qu'il entretient avec son environnemernt : chaque espèce vit dans un milieu unique en son genre et n'est sensible qu'à un nombre limité stimuli de qui définissent ses possibilités d'action.

La vie se définit alors non comme un ensemble de normes et de lois analysables, mais comme une « normativité » (Canguilhem).

Ce qui caractérise le vivant, ce n'est pas un ensemble de lois mécaniques, c'est qu'il est capable de s'adapter à son milieu en établissant de nouvelles normes vitales. [Introduction] Qu'est-ce que le vivant ? C'est d'abord la philosophie qui a tenté, depuis Aristote, de répondre à la question.

Depuis le XIX siècle, la biologie, en tant que science, a pris la relève, laissant espérer une authentique connaissance scientifique.

Mais les conditions de celle-ci sont-elles compatibles avec le vivant ? Après tout, il y a d'autres connaissances, pour l'homme, que la connaissance scientifique ; et si cette dernière est amenée à dénaturer le vivant pour le connaître, on peut recourir à des voies différentes. [I — Vitalisme et mécanisme] [A.

L'âme aristotélicienne] Qu'est-ce qui produit la spécificité du vivant ? En quoi l'animal vivant est-il différent de la matière brute ? Aristote croit pouvoir affirmer que c'est en raison de la présence de l'âme.

Si on ne tient pas compte de cette dernière, c'est-à-dire si l'on examine uniquement la forme extérieure d'un corps et sa structure, on en vient selon lui à confondre un homme vivant et un homme mort, puisque leurs formes sont bien semblables.

Ainsi le naturaliste doit-il connaître la nature de l'âme, et, dans l'étude de la nature, il faut insister davantage sur l'âme que sur la matière.

N'envisager que la matière, c'est ne voir que des effets sans cause, être comme un menuisier qui détaillerait ses gestes sans évoquer l'idée ou le projet qui dirige sa fabrication d'un lit. [B.

L'animal-machine] Affirmer de la sorte la présence de l'âme dans tout vivant n'est-il pas excessif ? Car le christianisme donne au mot « âme » un sens particulier.

Et Descartes, ne pouvant en reconnaître la présence dans les animaux, ne conçoit ces derniers que sur le modèle des machines, simplement plus complexes (puisqu'elles ont été créées par Dieu) que les machines élaborées par l'intelligence humaine.

Le seul vivant qui ne se ramène pas à une machine est l'être humain, précisément parce qu'il possède une double nature : corps et âme.. »

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