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Karl Heinrich MARX & l'histoire des luttes de classes

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L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes... Karl Heinrich MARX (1818-1883)
A l'occasion de l'édition de 1883 du Manifeste du parti communiste, Friedrich Engels souligne, pour en attribuer d'ailleurs la paternité à Marx, ce qui avait été l'idée maîtresse de cet ouvrage. Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base de l'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le Manifeste affirme que « toute l'histoire a été une histoire de luttes de classes ». Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là : rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.   

« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes... A l'occasion de l'édition de 1883 du Manifeste du parti communiste, Friedrich Engels souligne, pour en attribuer d'ailleurs la paternité à Marx, ce qui avait été l'idée maîtresse de cet ouvrage.

Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base de l'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le Manifeste affirme que « toute l'histoire a été une histoire de luttes de classes ».

Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là : rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.

En effet : « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même temps et pour toujours la société entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétations fautives du marxisme, Lénine affirme dans L'Etat et la Révolution que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien, en effet, si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ». RAPPEL: La dictature du prolétariat chez Marx Le passage du capitalisme au communisme se fait par un acte révolutionnaire: comme le prolétariat constitue l'immense majorité de la population, il devrait triompher aisément de la bourgeoisie, mais comme celle-ci truste tous les pouvoirs (économique, industriel, financier et militaire, etc.), Marx pense que pour supprimer les structures de l'Etat capitaliste, une dictature transitoire sera nécessaire.

Durant cette brève période, un pouvoir autoritaire devra en finir avec le mode bourgeois de production (propriété privée, exploitation de l'homme par l'homme, etc. Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie marxiste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré à Marx, déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre les peuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes de révolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin, ce sont là des faits universellement connus.

Le marxisme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d'Engels, l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine, le fil directeur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du Manifeste du parti communiste avec cette affirmation : « L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes.

» Ce que pose en son début le Manifeste du parti communiste est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit — ouvert ou dissimulé — que se livrent oppresseurs et opprimés : « Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corps de métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte.

» Marx et Engels proposent donc bien une vision de l'histoire.

Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans les développements de L'Idéologie allemande.

Dans le devenir de l'humanité, ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures.

Ce qui signifie que ce sont les rapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et les classes qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production.

De ce fait, dire de l'histoire qu'elle est l'histoire de la lutte des classes comme le font Marx et Engels au début du Manifeste revient donc à rappeler que l'histoire n'est pas un pur chaos d'événements inintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers sa réalisation : tout à l'inverse, elle est le produit de l'affrontement de classes sociales qui sont ellesmêmes le produit du développement économique de l'humanité. Dans un passage du premier chapitre de son Anti-Dühring, Engels lie de manière très claire les propositions marxistes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire.

Évoquant la naissance des mouvements ouvriers en France et en Grande-Bretagne dans les années 1830, il écrit : « Les faits nouveaux obligèrent à soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparut que toute l'histoire passée était l'histoire de luttes de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujours des produits des rapports de production et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ; que, par conséquent, la structure économique de la société constitue chaque fois la base réelle qui permet, en dernière analyse, d'expliquer toute la super-structure des institutions juridiques et politiques, aussi bien que des idées religieuses, philosophiques et autres de chaque période historique.

Ainsi l'idéalisme était chassé de son dernier. »

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