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KANT: Quelles que soient la nature et l'étendue de notre concept

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Quelles que soient la nature et l'étendue de notre concept d'un objet, il nous faut cependant sortir de ce concept pour attribuer à l'objet son existence. Pour les objets des sens, cela a lieu au moyen de leur enchaînement avec quelqu'unes de mes perceptions suivant des lois empiriques ; mais pour des objets de la pensée pure, il n'y a absolument aucun moyen de connaître leur existence, parce qu'elle devrait être connue entièrement a priori, alors que notre connaissance de toute existence (qu'elle vienne soit immédiatement de la perception, soit de raisonnements qui lient quelque chose à la perception) appartient entièrement et absolument à l'unité de l'expérience, et qui si une existence hors de ce champ ne peut pas, à la vérité, être absolument déclarée impossible, elle est pourtant une supposition que nous ne pouvons justifier par rien. Le concept d'un Être suprême est une idée très utile à beaucoup d'égard ; mais par le fait même qu'il est simplement une idée, il est incapable d'accroître par lui seul notre connaissance par rapport à ce qui existe. KANT

« KANT : L'EXISTENCE EST ÉTRANGÈRE AU CONCEPT Hume avait observé que « l'idée d'existence ne diffère en rien de l'idée d'un objet », c'est-à-dire que lorsque nous pensons qu'un objet existe ou n'existe pas, cela ne modifie en rien le concept que nous en avons : dans l'un ou l'autre cas nous n'ajoutons ni ne retranchons strictement rien à l'idée de cet objet, qui donc « ne s'accroît ni ne diminue ».

Reprenant cette analyse, Kant en conclut que la preuve ontologique de l'existence de Dieu n'est pas valide. « Quelles que soient la nature et l'étendue de notre concept d'un objet, il nous faut cependant sortir de ce concept pour attribuer à l'objet son existence.

Pour les objets des sens, cela a lieu au moyen de leur enchaînement avec quelqu'unes de mes perceptions suivant des lois empiriques ; mais pour des objets de la pensée pure, il n'y a absolument aucun moyen de connaître leur existence, parce qu'elle devrait être connue entièrement a priori, alors que notre connaissance de toute existence (qu'elle vienne soit immédiatement de la perception, soit de raisonnements qui lient quelque chose à la perception) appartient entièrement et absolument à l'unité de l'expérience, et qui si une existence hors de ce champ ne peut pas, à la vérité, être absolument déclarée impossible, elle est pourtant une supposition que nous ne pouvons justifier par rien.

Le concept d'un Être suprême est une idée très utile à beaucoup d'égard ; mais par le fait même qu'il est simplement une idée, il est incapable d'accroître par lui seul notre connaissance par rapport à ce qui existe.

» KANT, Critique de la Raison pure. VOCABULAIRE: EMPIRIQUE (adj.): Qui découle de l’expérience ou qui ne se règle que sur elle.

Le savoir empirique découle largement de l’habitude, qui lui permet de repérer des régularités dans l’expérience (par exemple, telle plante soulage toujours telle douleur).

Ce savoir s’obtient par tâtonnements, par essais et erreurs, mais ce n’est pourtant pas un savoir scientifique ou expérimental.

En effet, il ne sait pas vraiment expliquer ce qu’il observe, il ignore les causalités réellement agissantes (par exemple, l’action physique-chimique de la plante dans l’organisme). A priori: Ce qui précède l’expérience, et n’est tiré que de l’esprit ou de la raison. Chez Kant, les formes a priori de la sensibilité (l’espace et le temps) et de l’entendement (les catégories) rendent possible l’expérience (l’a priori est ici transcendantal).

Les marques de l’a priori sont l’universalité et la nécessité.

L’expérience, quant à elle, n’offre que des généralisations et du contingent. articulation formelle du texte Quelles que soient...

il nous faut cependant...

Pour les objets des sens...

; mais pour des objets de la pensée pure, il n'y a absolument aucun moyen de, connaître leur existence, parce qu'elle alors que...

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elle est pourtant... Le concept d'un Être suprême est une idée très utile à beaucoup d'égards ; mais...

» questions indicatives Pourquoi « pour des objets de la pensée pure, il n'y a absolument aucun moyen de connaître leur existence » ? Donner des exemples d'objets de la pensée pure. Que signifie « être connue entièrement a priori » ? A quoi appartient « notre connaissance de toute existence » ? Différence(s) entre « ne pas être déclaré impossible » et « supposition que nous ne pouvons justifier par rien » ? A quoi « le concept d'un Être suprême » peut-il être « une idée très utile » ? Comment comprenez-vous la dernière phrase ? Qu'est-ce qui justifie cette assertion ? Conséquences possibles de cette assertion ? Ordre des idées 1) Un premier fait : L'existence d'un objet n'est jamais comprise dans son concept (= concevoir une chose n'implique jamais qu'elle existe réellement). 2) Un second fait : Notre connaissance des existences n'est jamais a priori : elle provient soit de la perception des sens, de l'expérience immédiate, soit d'un raisonnement à partir de la perception.

En d'autres termes, l'existence (un objet n'est démontrée que si nous le percevons par les sens, ou que nous pouvons déduire son existence à partir de certaines perceptions.. »

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