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KANT: MAXIME ET LOI DE LA RAISON

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Troisièmement la liberté de penser signifie aussi que a raison ne se soumette à aucune autre loi qu'à celle qu'elle se donne elle-même ; et son contraire est la maxime d'un usage sans loi de la raison (dans l'intention de voir plus loin, comme le génie en a l'illusion, que dans les bornes des lois). La conséquence en est naturellement celle-ci : si la raison ne veut pas être soumise à la loi qu'elle se donne elle-même, elle doit s'incliner sous le joug des lois qu'un autre lui donne ; car, sans une loi quelconque, absolument rien, pas même la plus grande sottise, ne peut se maintenir longtemps. La conséquence inévitable de l'absence déclarée de loi dans la pensée (d'un affranchissement des restrictions provenant de la raison) est que la liberté de penser en fait finalement les frais, et que, par la faute, non du malheur mais d'une véritable présomption, elle est, au sens propre du terme, gaspillée.KANT

La question surgit d'une affirmation de Kant : « la raison ne cesse de tendre vers la liberté ». En d'autres termes, la raison est, en tant que telle, exigence de liberté. Tant qu'elle n'est point libre, elle n'a de cesse d'avoir découvert et formulé des espaces au sein desquels elle peut penser librement. En effet, être libre, pour la raison, ne renvoie à rien d'autre qu'à la liberté de penser. L'affirmation kantienne semble donc bien légitime : la raison, pour s'exercer et juger, doit être dégagée de toute contrainte. En premier chef, de toute contrainte irrationnelle : celles de la sensibilité, de l'imagination, du penchant, du préjugé, etc. ou encore de contraintes politiques qui, en nous empêchant d'échanger nos pensées avec d'autres, peuvent nous couper pour nous mêmes de toute pensée. Mais n'y a-t-il pas, en second lieu, des contraintes rationnelles, des contraintes issues de la raison elle-même, et qui pourraient nuire à sa liberté de penser? La simple formulation de cette question nous montre à qu'il est nécessaire de tâcher de définir la liberté de penser, c'est-à-dire de fixer le sens et la manière selon lesquels la notion de liberté peut être rapportée à celle de pensée. Qu'est-ce qu'une pensée libre? La pensée consiste dans l'exercice du jugement. Elle est connaissance d'un objet, ou maxime d'une action, dans la seule mesure où elle met en relation du particulier et de l'universel, c'est-à-dire dans la mesure où elle rapporte objet ou action à des lois. En d'autres termes, la raison est législatrice. On voit alors le paradoxe que le texte que nous commentons se propose de résoudre. Si la raison est essentiellement en rapport avec des lois, comment peut-elle, par le même rapport, tendre vers une liberté propre? En d'autres termes, comment une raison libre se rapporte-t-elles aux lois?  

« Haut du formulaire Commentaire de texte Emmanuel Kant Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée? Texte « Troisièmement la liberté de penser signifie aussi que la raison ne se soumette à aucune autre loi qu'à celle qu'elle se donne elle-même ; et son contraire est la maxime d'un usage sans loi de la raison (afin, comme le génie en a l'illusion, de voir plus loin qu'en restant dans les limites de ses lois).

La conséquence en est naturellement celle-ci : si la raison ne veut pas être soumise à la loi qu'elle se donne elle-même, elle doit s'incliner sous le joug des lois qu'un autre lui donne ; car, sans une loi quelconque, absolument rien, pas même la plus grande sottise, ne peut se maintenir longtemps.

La conséquence inévitable de l'absence déclarée de loi dans la pensée, ou d'un affranchissement des restrictions provenant de la raison, est que la liberté de penser en fait finalement les frais, et que, par la faute, non d'un malheur mais d'une véritable présomption, elle est, au sens propre du terme, gaspillée.

» Thèmes La liberté de penser La raison, les rapports entre le jugement et la la loi selon laquelle celui-ci s'exerce Problème La question surgit d'une affirmation de Kant : « la raison ne cesse de tendre vers la liberté ».

En d'autres termes, la raison est, en tant que telle, exigence de liberté.

Tant qu'elle n'est point libre, elle n'a de cesse d'avoir découvert et formulé des espaces au sein desquels elle peut penser librement.

En effet, être libre, pour la raison, ne renvoie à rien d'autre qu'à la liberté de penser.

L'affirmation kantienne semble donc bien légitime : la raison, pour s'exercer et juger, doit être dégagée de toute contrainte.

En premier chef, de toute contrainte irrationnelle : celles de la sensibilité, de l'imagination, du penchant, du préjugé, etc.

ou encore de contraintes politiques qui, en nous empêchant d'échanger nos pensées avec d'autres, peuvent nous couper pour nous mêmes de toute pensée.

Mais n'y a-t-il pas, en second lieu, des contraintes rationnelles, des contraintes issues de la raison elle-même, et qui pourraient nuire à sa liberté de penser? La simple formulation de cette question nous montre à qu'il est nécessaire de tâcher de définir la liberté de penser, c'est-à-dire de fixer le sens et la manière selon lesquels la notion de liberté peut être rapportée à celle de pensée.

Qu'est-ce qu'une pensée libre? La pensée consiste dans l'exercice du jugement.

Elle est connaissance d'un objet, ou maxime d'une action, dans la seule mesure où elle met en relation du particulier et de l'universel, c'est-à-dire dans la mesure où elle rapporte objet ou action à des lois.

En d'autres termes, la raison est législatrice.

On voit alors le paradoxe que le texte que nous commentons se propose de résoudre.

Si la raison est essentiellement en rapport avec des lois, comment peut-elle, par le même rapport, tendre vers une liberté propre? En d'autres termes, comment une raison libre se rapporte-t-elles aux lois?. »

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