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Kant: L'esthétique

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« Kant: L'esthétique 1.

Le jugement de goût est désintéressé Le jugement de goût sur le beau est un sentiment qui n'est pas lié à la faculté de désirer : la contemplation d'une belle statue produit en moi un sentiment d'harmonie et non un désir de consommer l'objet.

D'autre part, le beau n'est pas quelque chose que je considère simplement beau pour moi.

Pour ces deux raisons, le beau se distingue de l'agréable. 2.

Est beau ce qui « plaît universellement et sans concept » Le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance : je n'ai pas dans mon esprit un concept du beau, que je pourrais définir et qui me permettrait de dire si cet objet est beau ou non.

Il n'y a pas de concept du beau, et pourtant je cherche à faire partager et à universaliser mon sentiment : est beau ce qui « plaît universellement et sans concept ». « LE JUGEMENT ESTHÉTIQUE PRÉTEND À L’UNIVERSALITÉ.

» Kant « Pour ce qui est de l'agréable, chacun consent à ce que son jugement, fondé sur un sentiment particulier, et par lequel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne.

Il admet donc quand il dit: le vin des Canaries est agréable, qu'un autre corrige l'expression et lui rappelle qu'il doit dire : il m'est agréable ; il en est ainsi non seulement pour le goût de la langue, du palais et du gosier, mais aussi pour ce qui plaît aux yeux et aux oreilles de chacun.

[ ...

] Il en va tout autrement du beau.

Ce serait ridicule, si quelqu'un, se piquant.

de bon goût, pensait s'en justifier en disant : cet objet (l'édifice que nous voyons, le concert que nous entendons, le poème que l'on soumet à notre appréciation) est beau pour moi.

Car il ne doit pas appeler beau ce qui ne plaît qu'à lui.

Beaucoup de choses peuvent avoir pour lui du charme et de l'agrément, il n'importe; mais quand il dit d'une chose qu'elle est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais au nom de tous et parle alors de la beauté comme d'une propriété des objets ; il dit donc que la chose est belle et ne compte pas pour son jugement de satisfaction sur l'adhésion des autres parce qu'il a constaté à diverses reprises que leur jugement était d'accord avec le sien, mais il cette adhésion.

Il les blâme s'ils en jugent autrement, il leur refuse d'avoir du goût et il demande pourtant qu'ils en aient ; et ainsi on ne peut pas.

Cela reviendrait à dire: le goût n'existe pas, c’est-àdire le jugement esthétique qui pourrait à bon droit prétendre à l'assentiment de tous n'existe pas.

» KANT. Situation. Ce texte est extrait de la « Critique de la faculté de juger » ou « Critique du jugement » (1791).

La faculté de juger est faculté de penser le particulier comme contenu dans l'universel.

Lorsque je dispose d'une règle, d'un principe, d'une loi sous laquelle je peux subsumer le cas particulier, le jugement est dit déterminant.

Ainsi, par exemple, les lois de l'optique me permettent d'affirmer que le ciel doit paraître nécessairement bleu lorsqu'il n'y a pas d'humidité en suspension dans l'air.

Lorsque je remonte du particulier en général sans disposer au préalable d'une règle générale, le jugement est dit réfléchissant. Il s'apparente à une appréciation.

Ainsi, quand je dis : « Ceci est beau » (jugement esthétique), je m'élève par réflexion du particulier à l'universalité.

De même, quand dis: « Ceci sert à telle chose » (jugement téléologique), je conçois par réflexion l'idée d'une finalité externe.

C'est à l'examen de cette faculté de juger réfléchissante qu'est consacrée la « Critique du jugement » (ou « Critique de la faculté de juger »). La « Critique du jugement » comprend deux grandes parties : la critique du jugement de goût et celle du jugement téléologique.

Le texte que nous allons étudier se situe dans la première partie au § 7 (deuxième moment de l' «Analytique du beau »).

Il s'agit de déterminer ce qui permet d'appeler beau un objet et c'est, selon Kant, à l'analyse du jugement de goût qu'il revient de le découvrir. Dans le premier moment (§2 à §5), Kant analyse le jugement de goût sous l'aspect de la qualité.

Il montre que le plaisir esthétique authentique n'est ni un plaisir des sens (agréable) - les fruits d'une nature morte, par exemple, ne se mangent pas - ni un plaisir semblable à celui que procure le bien.

Le goût peut donc se définir comme la faculté de juger par une satisfaction ou un déplaisir, indépendamment de tout intérêt.

On appelle beau l'objet d'une telle satisfaction.

Le deuxième moment (§6 à §9) est consacré à l'analyse du jugement de goût selon la quantité.. »

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