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KANT et WOLFF

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Celui qui a proprement appris un système de philosophie, par exemple le système de Wolff, eût-il dans la tête tous les principes, toutes les définitions... quand elles sont tirées de principes. KANT

« "Celui qui a proprement appris un système de philosophie, par exemple le système de Wolff, eût-il dans la tête tous les principes, toutes les définitions...

quand elles sont tirées de principes.

" POUR DÉMARRER Kant nous démontre ici que la véritable connaissance rationnelle ne peut résulter que de l'emploi personnel de principes de la raison, et non de l'apprentissage, si parfait soit-il, de systèmes rationnels existants.

Il nous pousse vers une véritable oeuvre de création, vers l'autonomie de la pensée. CONSEILS PRATIQUES Vous devez, dans ce texte, apporter un soin considérable à la définition et à l'explication de nombreux termes pour bien saisir la démonstration de Kant : appris, système de philosophie, principes, connaissance historique, objectivement, subjectivement, etc.

La structure du texte est, quant à elle, très simple et se compose de deux parties : une explication construite à partir de l'exemple du système de Wolff, d'une part et, d'autre part, la dernière phrase du texte, qui contient le point de vue kantien. BIBLIOGRAPHIE KANT, Critique de la raison pure, PUF.

Qu'est-ce que les Lumières, Nathan. Repérer le thème du texte, l'objectif de l'auteur et sa thèse Thème : la philosophie. Objectif de l'auteur : montrer qu'apprendre la philosophie n'est pas philosopher. Thèse : philosopher est penser par soi-même, c'est une création de sa propre raison. Présenter l'ordre logique selon lequel s'articulent les idées en les expliquant : L'objectif de Kant, dans ce texte, est de montrer qu'apprendre "proprement" un système philosophique n'est pas philosopher.

Il est ainsi amené au cours du texte à préciser ce qu'est philosopher : penser selon sa propre raison. Sa démarche consiste d'abord à considérer un homme qui a "proprement appris" un système philosophique ; celui de Wolff, philosophe allemand du début du XVIIIème siècle, est pris comme exemple, mais sans intention précise.

Qu'estce que savoir un système philosophique ? C'est "avoir dans la tête" la totalité de la doctrine ainsi que ses parties, et savoir comment ces parties ou divisions s'enclenchent et se complètent fonctionnellement pour former une totalité.

Par exemple on constate que la pensée stoïcienne forme un tout cohérent où la Physique, ou étude de la nature, la Logique, ou étude du fonctionnement et des normes de la connaissance, et la Morale, ou étude des conditions pratiques de la sagesse, se déduisent rationnellement.

Un système philosophique suppose des "principes", ou affirmations premières qui servent de fondements au système, des définitions précises et des démonstrations telles que l'on déduit et conclut de propositions établies à de nouvelles propositions.

On ne peut s'empêcher de voir la similitude qu'il y a entre un système philosophique et un système mathématique.

L'homme imaginé par Kant est donc capable de "tout dénombrer" des éléments de la doctrine de Wolff. La situation étant exposée, Kant en fait l'analyse et montre que la connaissance de cet homme est "historique", ce n'est pas une "connaissance de raison".

L'étude du mot "apprendre" peut éclairer la différence.

Apprendre, c'est enregistrer, comprendre et retenir.

"Il l'a bien saisie et bien retenue".

Mais on apprend ce qui "a été donné", c'est-àdire pensé, élaboré par un autre.

L'esprit de celui qui apprend est formé à la rationalité du système, mais "d'après une raison étrangère".

En ce sens il a acquis un "pouvoir d'imitation", non un "pouvoir de création".

Ce qui manifeste cette "hétéronomie", cette dépendance par rapport à une raison étrangère, c'est que cet homme "ne sait ni ne juge rien de plus que ce qui lui a été donné".

Ainsi, et c'est une conséquence, si on lui conteste une définition, "il ne sait où en prendre une autre".

Cette connaissance apprise par imitation et d'après une rai-son étrangère, c'est ce que Kant appelle "connaissance historique". Cette analyse amène à distinguer deux sens du mot "rationnel".

En effet, le système appris est rationnel, mais l'apprentissage, n'ayant pas fait appel à la raison personnelle de l'homme, n'est pas un acte de raison.

Ainsi Kant distingue l'objectivement" rationnel, caractère du système appris, et le "subjectivement" rationnel, l'investissement de la raison personnelle, qui manque ici.

C'est pourquoi cet homme n'est que "le masque d'un homme vivant". La troisième partie du texte porte alors sur ce que sont "les connaissances de la raison", et non plus les connaissances apprises.

Les connaissances de la raison supposent réalisées deux conditions.

La première est qu'elles soient "objectivement" rationnelles, c'est-à-dire que leur origine soit dans la raison humaine.

La deuxième, qui est en question, c'est qu'elles puissent "porter aussi ce nom subjectivement", ce qui est réalisé quand "elles ont été puisées aux sources communes de la raison".

Ces expressions demandent explications.

La raison doit être origine et source de la connaissance, en ce sens que la recherche et la construction de la connaissance doivent s'enraciner dans les exigences fondamentales qui sont la raison elle-même : exigence de mise en relation cohérente et non-contradictoire des éléments de connaissance, et exigence d'établir la relation entre l'effet et ce qui doit suffire à en rendre compte. Ces exigences qui constituent le fond même de la raison sont appelées "principes".

Or la raison étant commune à tout homme, ce qui est objectivement rationnel l'est aussi, ou peut l'être, subjectivement.

Ce qui manifeste l'acte de raison. »

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