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KANT

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Il y a des cas où des hommes, même avec une éducation qui a été profitable à d'autres, montrent cependant dès l'enfance une méchanceté si précoce, et y font des progrès si continus dans leur âge mûr qu'on les prend pour des scélérats de naissance et qu'on les tient, en ce qui concerne leur façon de penser, pour tout à fait incorrigibles ; et toutefois on les juge pour ce qu'ils font et ce qu'ils ne font pas, on leur reproche leurs crimes comme des fautes, bien plus, eux-mêmes (les enfants) trouvent ces reproches tout à fait fondés, exactement comme si en dépit de la nature désespérante du caractère qu'on leur attribue, ils demeuraient aussi responsables que tout autre homme. Cela ne pourrait arriver si nous ne supposions pas que tout ce qui sort du libre choix d'un homme (comme sans doute toute action faite à dessein) a pour fondement une causalité par liberté, qui, dès la plus tendre jeunesse, exprime son caractère dans ses actions. KANT

« Texte à commenter : « Il y a des cas où des hommes, même avec une éducation qui a été profitable à d'autres, montrent cependant dès l'enfance une méchanceté si précoce, et y font des progrès si continus dans leur âge mûr qu'on les prend pour des scélérats de naissance et qu'on les tient, en ce qui concerne leur façon de penser, pour tout à fait incorrigibles ; et toutefois on les juge pour ce qu'ils font et ce qu'ils ne font pas, on leur reproche leurs crimes comme des fautes, bien plus, eux-mêmes (les enfants) trouvent ces reproches tout à fait fondés, exactement comme si en dépit de la nature désespérante du caractère qu'on leur attribue, ils demeuraient aussi responsables que tout autre homme.

Cela ne pourrait arriver si nous ne supposions pas que tout ce qui sort du libre choix d'un homme (comme sans doute toute action faite à dessein) a pour fondement une causalité par liberté, qui, dès la plus tendre jeunesse, exprime son caractère dans ses actions. » Kant Suggestion d’analyse : Introduction : Ce texte est tout à fait illustrateur de la morale kantienne et du rapport que Kant entretient avec la liberté.

Ce qu’il faut principalement souligner dans cette théorie c’est la fermeté avec laquelle Kant soutient que toute action découle d’un choix libre et volontaire.

Ce qui reviendrait à dire que tous les hommes sont libres de leurs actions et par conséquent que le pardon n’existerait pas dans la mesure où tout délit est proprement choisi et souhaité.

D’où le concept d’une liberté transcendantale. Développement : Le problème que Kant soulève dans son texte, et qui se rapporte principalement à la liberté de choix, n’est pas indépendant de la question de la loi morale.

Car cette dernière est entièrement soumise à la volonté du sujet, et donc à ma liberté.

Ce bien est interne à la loi même de la volonté et de la morale, c’est donc une nécessité.

Ainsi il faut comprendre que l’enfant à qui l’on reproche toutes sortes de fautes et de crimes est le libre décisionnaire de ses actions, car il évolue dans un monde où la loi morale est indépendante du temps.

On ne peut donc pas dire de quelqu’un qu’il a mal agi en raison des circonstances, et que ses actes ne peuvent lui être reprochés, car tout homme est libre de ses choix indépendamment du temps et des conditions.

« Exactement comme si en dépit de la nature désespérante du caractère qu'on leur attribue, ils demeuraient aussi responsables que tout autre homme.

Cela ne pourrait arriver si nous ne supposions pas que tout ce qui sort du libre choix d'un homme (comme sans doute toute action faite à dessein) a pour fondement une causalité par liberté, qui, dès la plus tendre jeunesse, exprime son caractère dans ses actions ».

D’où la théorie de Kant qui soutient la liberté de chacun dans toutes circonstances.

Il n’y a pas de personne qui soit plus ou moins libre, la liberté est égale chez tous les individus.

Par exemple, un voleur, selon Kant, est tout aussi libre qu’un marchand.

Car si tous les hommes sont libres, alors celui qui est un voleur a pris de lui-même la décision de l’être, car dans toutes circonstances, et hors du temps il a toujours eu le choix depuis sa naissance de commettre un crime ou alors d’être un homme honnête.

Ainsi personne n’est excusable de ses actions dans la mesure où nous sommes tous libres de ne pas les faire. Puisque l’homme est un être libre et que cette liberté est transcendantale, c'est-à-dire que c'est la liberté de la volonté (et la volonté est toujours libre chez Kant), il était capable, il devait trouver en lui le moyen de ne pas faire son erreur.

Si je suis capable de ne pas commettre un crime parce que j’ai conscience que mon action est immorale, cela voudrait donc dire que la morale est antérieure aux circonstances, et antérieure au temps.

Car si la morale était postérieure au temps ou aux circonstances alors le remords ne devrait pas exister car il dépendrait de ces derniers.

La loi morale c'est ce par quoi l'homme entre en rapport avec l'entendement pur, c'est-à-dire en lui. La liberté est un concept transcendantal (capacité à connaître les choses a priori), car je sais a priori qu'un homme est libre.

Nous savons que tout être raisonnable ne peut être que libre.

Car dès lors qu'on est libre on dépend de soi-même et on a une volonté morale et dès lors qu'on a une volonté morale on possède une capacité à fonder des lois morales, les lois morales qui n'appartiennent pas au monde sensible.. »

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