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Justice et égalité

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« Définition des termes du sujet: ÉGALITÉ: * En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes. * En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations. * Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous. * Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir. JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). A) La justice et l'égalité des personnes. • Toujours l'injustice prend la forme d'une inégalité dans la répartition des biens ou des peines : lorsqu'à travail égal, les salaires sont inégaux, ou lorsque les auteurs d'un même délit se voient infliger des sanctions différentes.

La justice devrait donc logiquement pouvoir se définir par l'égalité.

Mais il est difficile de déterminer ce qu'est une égalité juste, car il ne suffit pas d'attribuer des parts égales à chacun : l'un peut mériter plus que l'autre, ou être davantage dans le besoin...

Par quelle égalité faut-il donc définir la justice ? • Étudiant les différents sens du mot justice, Aristote distingue, au 5e livre de l'Éthique à Nicomaque, trois espèces de justice : la justice commutative, la justice distributive et la justice rectificative.

La justice commutative, qui préside aux échanges et aux contrats, repose sur l'égalité arithmétique.

Un échange est juste lorsque les services ou les biens échangés ont strictement la même valeur.

La justice distributive s'applique à la répartition des biens et des honneurs au sein de la Cité.

Ici l'égalité n'est plus arithmétique, mais géométrique : la répartition sera proportionnelle aux qualités de chacun, ou aux services rendus.

La justice rectificative, ou corrective, proportionne les sanctions à la gravité de la faute, en tenant les personnes en cause pour strictement égales.

Le voleur mérite la même peine, qu'il s'en soit pris aux biens d'un homme honnête ou à ceux d'un brigand. La justice selon Aristote. S'il y a lieu de distinguer les vertus morales et les vertus intellectuelles (ou dianoétiques, de discernement), la justice s'apparente aux premières (la vertu éthique et la justice supposent même disposition) et aux secondes (un acte de l'intelligence intervient, qui évalue, rectifie, met en relation).

Elle a trait à notre conduite envers les autres hommes.

On ne saurait être « juste » ou « injuste » envers soi-même (Éthique à Nicomaque, V, 15, 1138 a 26).

Comme l'a vu Platon, c'est la vertu toute entière.

Mais en un sens plus spécial, c'est elle qui préside aux partages (justice « distributive ») ; c'est elle aussi qui redresse (justice « réparatrice ») ce qui a été faussé lorsqu'un tort a été causé ; enfin elle intervient pour régler les échanges et les transactions commerciales. La justice distributive préside à la répartition des charges, des biens et des honneurs dans la cité.

Elle ne procède pas selon l'égalité arithmétique, car elle tient compte des inégalités effectives de mérite.

Le juste, alors, est proportionnel aux services rendus et aux qualités manifestées par les membres de la communauté politique, à leur degré de participation à la réalisation du bien commun (Éthique à Nicomaque, V, 5, 1130 b 30). En revanche la justice réparatrice ou corrective repose sur la stricte égalité.

On ne demandera pas si l'homme qui a subi un préjudice est un misérable et s'il a été lésé par un homme de bien.

Ici, la justice doit procéder au rétablissement d'une égalité que le délit (vol, coup, meurtre) a rompue ; le jugement ne fait pas acception des personnes.

Il ne s'agit pas de considérer la qualité des parties, mais le délit.

Or le code ne s'applique pas tout seul ; il faut, pour appliquer l'universalité de la loi à la singularité du cas, l'acte de juger, de rectifier (selon l'image implicite du droit) en tenant compte des circonstances, en appréciant.

Aussi, venir devant le juge, estce venir devant la justice vivante.

La peine prononcée a quelque chose d'une indemnité réparant autant que faire se peut l'échange injuste imposé à la victime.. »

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