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Je vois le meilleur et je l'approuve, je fais le pire. Comment comprendre cette citation d'Ovide ?

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« Définition des termes du sujet: MEILLEUR (adj., n.

et adv.) 1.

— Supérieur, préférable, digne d'être choisi : pour LEIBNIZ, le meilleur repose sur une sorte de principe d'économie dans l'appropriation des moyens à la fin ; il correspond au maximum d'effets avec le minimum de dépenses ; dans le domaine moral le meilleur est le minimum de mal pour le maximum de bien.

2.

— Meilleur des mondes possibles : pour LEIBNIZ, Dieu ne crée pas les essences qui tendent toutes avec un droit égal à l'existence ; les existences ne sont pas toutes compossibles ; toute combinaison de compossibles est un monde possible ; le meilleur des mondes est celui « par lequel se réalise la plus grande production de possibles ».

3.

— Principe du meilleur : pour LEIBNIZ, principe selon lequel Dieu choisit toujours le meilleur, bien qu'il soit totalement libre (c'est une cause inclinante et non nécessitante). Introduction Si l'homme condamne naturellement le pire en vue du meilleur, comment comprendre qu'en voyant le meilleur, il pourrait ne pas le faire alors même qu'il l'approuve ? Ce serait faire du "je" le siège d'un conflit, d'une contradiction entre ce qu'il connaît et ce qu'il fait. Pour déterminer les raisons qui pourraient expliquer cette non-coordination du connaître et du faire, il nous faudra identifier ce « Je » qui connaît, puis qui juge et enfin qui agit. Ne pas pouvoir faire le meilleur que l'on voit et que l'on approuve, est-ce l'indice d'une faiblesse morale ou bien d'un pouvoir spécifiquement humain ? Trancher cette alternative sera capital car si l'homme échoue à faire le meilleur alors même qu'il le connaît, convent seulement imaginer un autre moyen pour mobiliser sa volonté à accomplir le meilleur ? L'homme est-il alors condamné au mal sous sa forme la plus extrême, celle du pire ? Première partie La faculté qui perçoit le meilleur est d'ordre intellectuel et non sensoriel.

Pour parler de la raison, Platon utilisera une métaphore éclairante : elle est « l'oeil de l'âme » qui a pour fonction de voir les Idées : le Bien, la Vérité, la Beauté, la Justice...

La vue du meilleur serait ainsi la connaissance du Bien absolu, incomparable parce qu'il transcende tous les autres biens.

A la vue du meilleur, le moi y souscrit.

Cette approbation du meilleur est un acte du jugement par lequel le moi reconnaît l'excellence du meilleur comme valeur régulatrice pour mobiliser la volonté à agir.

Approuver le meilleur, ce n'est donc pas seulement constater que c'est le meilleur ; en approuvant, comme le note Austin, je m'engage plus ou moins directement.

Il peut s'agir, dans une certaine mesure, d'un énoncé performatif. Ainsi, quand Antigone enterre son frère malgré l'interdiction de Créon, elle accomplit un commandement auquel elle ne peut résister. Le meilleur s'impose à elle sous la forme d'une loi morale qui commande immédiatement son action.

Selon la théorie morale de Kant, on pourrait dire qu'elle fait ainsi son devoir puisque « le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi » (Fondements de la métaphysique des moeurs).

Kant signale ainsi l'efficacité de la raison qui n'est pas seulement une faculté théorique mais aussi une faculté pratique (du grec, praxis, action).

Connaître le meilleur et l'approuver, conduirait alors le sujet à l'accomplir, et à faire son devoir.

Dans cette perspective kantienne, on peut penser qu'Antigone accomplit une action morale, c'est-à-dire qu'elle agit « non par inclination, mais par devoir ».

En effet, en transgressant la volonté de Créon, elle sait qu'elle encourt la mort et qu'il n'est donc pas dans son intérêt personnel d'enterrer son frère. Kant ne peut admettre que le devoir puisse être déterminé par des conditions empiriques.

Le devoir a sa source dans la raison et se définit, en dehors de tout rapport à des mobiles sensibles ou à des situations particulières.

Il prend la forme d'une loi rationnelle.

D'une part, cette loi s'impose au sujet comme une obligation absolue, cad impérieuse et inconditionnelle. Elle constitue donc un impératif catégorique qui se distingue des impératifs hypothétiques de l'habileté et de la prudence.

D'autre part, dans sa forme, elle se réduit à un pur jugement : « tu dois », indépendamment de ce sur quoi elle porte.

La loi ne peut, en effet, être catégorique que dans la mesure où elle reste libre de tout contenu. Ainsi donc, la raison ne nous prescrit aucune obligation concrète du type : « Dans tel cas, tu dois faire ceci ».

Mais elle nous prescrit d'obéir aux règles qui peuvent, sans contradiction, prendre la forme d'une loi universelle.

On peut, par conséquent, dire qu'il n'y a qu'une seule formule du devoir : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» (« Fondements de la métaphysique des moeurs »).

Par maxime il faut entendre le principe subjectif du vouloir, cad celui qui détermine intérieurement la volonté agissante.

Cette formule permet de reconnaître dans tous les cas et sans hésitation son devoir.

Si je me demande par exemple si une promesse trompeuse est conforme au devoir, « le moyen de m'instuire le plus rapidement, tout en étant infaillible, est de me demander à moi-même : accepterais-je bien avec satisfaction que ma maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dût valoir comme une loi universelle (aussi bien pour moi que pour les autres) ? [...] Je m'aperçois bientôt ainsi que, si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir : en effet, selon une telle loi, il n'y aurait plus à proprement parler de promesse.

» (idem) .

La raison en est que si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent la maxime qui me pousse à faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruirait nécessairement elle-même.

» Transition Or, cette logique des facultés qui, en coordonnant immédiatement le faire au connaître, garantit la moralité de l'action, se heurte à la toute-puissance de notre "cher moi" qui peut nous faire agir par intérêt et contre la loi morale, en toute connaissance de cause.

Quelle est donc la nature réelle de ce "cher moi" qui fait de l'homme un être contradictoire, un être qui voit le meilleur, l'approuve et cependant fait le pire ? Quels peuvent être les différents motifs de cette rupture entre la connaissance et l'action ?. »

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