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Inconscient: la seconde topique

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« Définition des termes du sujet: INCONSCIENT Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ». a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.

b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.

les « petites perceptions » de Leibniz).

Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques (pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.

c) Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts fondamentaux de l'homme. • La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient. • Certains philosophes nient l'existence de l'inconscient.

Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi. Selon Sartre la conscience est toujours totalement transparente à elle-même, tant du point de vue du savoir que de l'affectivité.

La conscience est en outre capable de négation, cette négation étant son acte essentiel, celui qui fonde sa liberté.

La conscience peut diriger sa négation vers le dehors, mais aussi vers ellemême : c'est l'attitude de la mauvaise foi, qui est un « mensonge à soi ».

Dans la mauvaise foi la conscience se masque à elle-même la vérité, « elle s'affecte elle-même de mauvaise foi ».

Ainsi « la mauvaise foi implique par essence l'unité d'une conscience » et la conscience est nécessairement consciente de ce qu'elle se dissimule : pour censurer, la censure de la conscience doit connaître ce qu'elle censure.

L'erreur de Freud a été de briser cette unité et cette transparence fondamentale de la conscience.

En posant l'existence d'un inconscient qui rompt l'unité du psychisme, la psychanalyse « hypostasie et chosifie » la mauvaise foi, c'est-à-dire fait une chose de ce qui est un acte. À partir de 1920, Freud développe une deuxième conception de la vie mentale, la première lui paraissant ne pas refléter exactement la complexité du psychisme humain.

Cette deuxième topique est également constituée de trois instances. Les trois instances de la 2e topique • Le Ça correspond à peu près à l'inconscient de la première topique.

Il contient les pulsions, tout ce qui est involontaire, spontané, naturel dans les forces qui gouvernent la vie humaine. • Le Moi se développe au contact de la réalité extérieure dont il doit tenir compte.

Il est volontaire mais en grande partie inconscient.

Cette découverte est capitale.

En effet, à la différence de la première topique où le psychisme était décrit comme une succession de couches superposées dont la plus profonde était l'inconscient et la plus visible la conscience, il n'y a plus ici d'instance consciente à proprement parler.

On a affaire à une structure : l'inconscient joue un rôle dans les relations de ses différents termes. • Le Surmoi est issu des rapports de l'enfant avec ses parents et la société, et représente les interdits.

Il est donc la source du refoulement, l'autorité suprême de censure. Un idéal difficile à atteindre: l'idéal du Moi L idéal du Moi se trouve coincé entre le Ça, régi par le principe de plaisir, et le Surmoi, régi par le principe de réalité.

La position du Moi est donc des plus inconfortables : « Le pauvre Moi a à servir trois maîtres sévères [...] : le monde extérieur, le Surmoi et le Ça » (Freud).

Il doit sans cesse trouver des compromis et, lorsque les conflits deviennent insolubles, surgissent les névroses et les troubles psychosomatiques. "Un adage nous déconseille de servir deux maîtres à la fois.

Pour le pauvre moi la chose est bien pire, il a à servir trois maîtres sévères et s'efforce de mettre de l'harmonie dans leurs exigences. Celles-ci sont toujours contradictoires et il paraît souvent impossible de les concilier ; rien d'étonnant dès lors à ce que souvent le moi échoue dans sa mission.

Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi et le ça.

Quand on observe les efforts que tente le moi pour se montrer équitable envers les trois à la fois, ou plutôt pour leur obéir, on ne regrette plus d'avoir personnifié le moi, de lui avoir donné une existence propre.

Il se sent comprimé de trois côtés, menacé de trois périls différents auxquels il réagit, en cas de détresse, par la production d'angoisse.

Tirant son origine des expériences de la perception, il est destiné à représenter les exigences du monde extérieur, mais il tient cependant à rester le fidèle serviteur du ça, à demeurer avec lui sur le pied d'une bonne entente, à être considéré par lui comme un objet et à s'attirer sa libido.

En assurant le contact entre le ça et la réalité, il se voit souvent contraint de revêtir de rationalisme préconscientes les ordres inconscients donnés par le ça, d'apaiser les conflits du ça avec la réalité et, faisant preuve de fausseté diplomatique, de paraître tenir compte de la réalité, même quand le ça demeure inflexible et intraitable.

D'autre part, le surmoi sévère ne le perd pas de vue et, indifférent aux difficultés opposées par le ça et le monde extérieur, lui impose les règles déterminées de son comportement.

S'il vient à désobéir au surmoi, il en est puni par de pénibles sentiments d'infériorité et de culpabilité.

Le moi ainsi pressé par le ça, opprimé par le surmoi, repoussé par la réalité, lutte pour accomplir sa tâche économique, rétablir l'harmonie entre les diverses forces et influences qui agissent en et sur lui : nous comprenons ainsi pourquoi nous sommes souvent forcés de nous écrier : " Ah, la vie n'est pas facile ! " Freud.. »

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