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Hume: Empirisme et Scepticisme

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Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des perceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies (Traité de la nature humaine). Au point de départ de sa philosophie, nous rencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore des données qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisons l'expérience. Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses* dont nous instruisent les sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y a que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti.  

« À l'image de ce que Newton avait fait pour la nature physique, Hume entreprend de construire une science de la nature humaine en recherchant les principes généraux qui règlent les pensées et les passions de l'homme. David Hume est empiriste.

Cela signifie qu'il fait de l'expérience l'origine de nos idées, qui sont les « copies » d'impressions sensibles.

Il en fait également le fondement de la validité des idées : le seul moyen de savoir si une idée a un contenu objectif et n'est pas qu'un mot vide de sens est de la rapporter aux impressions sensibles dont elle peut dériver.

Selon Hume, l'expérience contient aussi la clé pour expliquer les associations et les combinaisons d'idées. □ La question qui est posée est celle de la possibilité d'une science des phénomènes.

D'où vient que, partant d'un phénomène dont nous avons l'expérience actuelle, nous anticipons sur le futur? Quel est le principe nous permettant d'établir la liaison causale des phénomènes, relation que nous baptisons nature ? □ Une première réponse consiste à supposer l'existence d'une réalité distincte des phénomènes et les maintenant en relation de façon sous-jacente.

C'est la notion de la substance, définie comme support des propriétés de l'objet et faisant de l'objet un être véritable et non un simple faisceau de qualités.

La relation de causalité devrait alors être comprise comme l'expression d'une sorte d'efficacité de la substance, qui, à partir du feu, par exemple, produirait la fumée.

Hume critique l'idée de la substance, qui ne repose sur aucune impression spécifique: il n'y a rien au-delà de ce que nous percevons.

Par conséquent, les phénomènes sont extérieurs les uns aux autres, on ne peut y déceler aucune relation intérieure qui viendrait les unir. □ Ce lien de causalité du feu et de la fumée n'existe qu'en nous, selon Hume.

Il est le résultat de l'association des idées feu et fumée, dont la conjonction répétée a fini par produire en nous une habitude de relation.

La causalité est le simple nom de cette habitude.

La nature est en nous, elle n'est au fond que le produit de nos accoutumances. Il existe des lois qui expliquent l'attraction entre les idées.

Nous pouvons combiner celles-ci librement, mais nous avons tendance à les associer en fonction de leur ressemblance, de leur contiguïté ou de leur causalité.

Or ces associations sont le résultat de l'habitude, elle-même née de l'expérience.

Si, par exemple, nous disons de quelqu'un qui a mangé du pain que sa faim en sera atténuée, ce n'est pas que nous avons perçu, ni par raisonnement pur, ni par expérience directe, la relation causale qui existe entre l'événement « manger du pain» et l'événement «faim satisfaite », mais c'est que la relation invariante constatée jusqu'alors entre ces deux événements fait que, à la perception du premier, l'esprit associe l'attente du second. L'analyse empiriste que Hume fait de la causalité se rapproche de celle de Kant sur un point et s'en sépare absolument sur un autre.

Les deux philosophes s'accordent pour affirmer que la causalité n'est pas dans les choses, mais dans l'esprit.

Mais pour Kant, la causalité est une catégorie intellectuelle indépendante de l'expérience (a priori) grâce à laquelle nous l'organisons ; pour Hume, au contraire, elle n'est que la tendance acquise de l'esprit à associer deux idées habituellement conséquentes. Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des perceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies (Traité de la nature humaine).

Au point de départ de sa philosophie, nous rencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore des données qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisons l'expérience.

Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses* dont nous instruisent les sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y a que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti. Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la manière dont nous les éprouvons.

C'est dire qu'il n'y a aucune relation, si ce n'est celles que l'esprit établit.

Ainsi, l'idée de causalité, qui signifie qu'il y a une connexion nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas perçue dans les choses mêmes, mais vient de ce que l'esprit prend l'habitude de les lier (Enquête sur l'entendement humain).

C'est une simple tendance de l'esprit, une association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à une causalité que nous n'observons jamais. Sur quelles certitudes pouvons-nous nous fonder? Hume distingue à cet égard les «relations d'idées », c'est-à-dire les vérités logiques et mathématiques, et les «relations de faits », c'est-à-dire les jugements portant sur des réalités.

Les relations d'idées renferment une entière certitude, mais elles ne disent rien sur le monde.

Les relations de faits sont informatives, mais n'induisent aucune certitude absolue puisqu'elles sont fondées sur de simples habitudes mentales nées de la constance de l'expérience passée.

Rien ne nous garantit, affirme Hume, le caractère indubitable d'une proposition comme: «Le soleil se lèvera demain.

» Ce n'est, en toute rigueur, qu'une croyance issue de la tendance de l'esprit à supposer que l'expérience future ressemblera à l'expérience passée, ce dont on ne peut donner une preuve formelle.

Tel est le scepticisme de Hume.

Contrairement au scepticisme antique — «pyrrhonien», d'après le nom de Pyrrhon d'Elis, fondateur de l'école sceptique —, le philosophe britannique ne prône pas la suspension du jugement, mais prétend seulement montrer que nos jugements les plus assurés n'ont pas le caractère de vérité qu'ils pensent avoir.

C'est un scepticisme «mitigé» ou « académique», qui n'empêche ni d'agir ni de vivre, mais vise à reformuler la plupart de nos prétendues certitudes en termes de croyances.. »

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