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Hobbes: Liberté et droit

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La nature a fait les hommes si égaux quant aux facultés du corps et de l'esprit, que, bien qu'on puisse parfois trouver un homme manifestement plus fort corporellement, ou d'un esprit plus prompt qu'un autre, néanmoins, la différence d'un homme avec un autre n'est pas si importante que quelqu'un puisse de ce fait réclamer pour lui-même un avantage auquel un autre ne puisse pas prétendre aussi bien que lui (...). De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins. C'est pourquoi, si deux hommes désirent la même chose alors qu'il ne leur est pas possible d'en jouir tous les deux, ils deviennent ennemis. Et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur plaisir), chacun s'efforce de détruire et dominer l'autre. Et de là vient que là où l'agresseur n'a rien de plus à craindre que la puissance individuelle d'un autre homme, on peut s'attendre avec vraisemblance, si quelqu'un plante, sème, bâtit, ou occupe un emplacement commode, à ce que d'autres arrivent tout équipés, ayant uni leurs forces, pour le déposséder et lui enlever non seulement le fruit de son travail, mais aussi la vie ou la liberté. Et l'agresseur à son tour court le même risque à l'égard d'un nouvel agresseur.

« La nature a fait les hommes si égaux quant aux facultés du corps et de l'esprit, que, bien qu'on puisse parfois trouver un homme manifestement plus fort corporellement, ou d'un esprit plus prompt qu'un autre, néanmoins, la différence d'un homme avec un autre n'est pas si importante que quelqu'un puisse de ce fait réclamer pour lui-même un avantage auquel un autre ne puisse pas prétendre aussi bien que lui (...). De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins. C'est pourquoi, si deux hommes désirent la même chose alors qu'il ne leur est pas possible d'en jouir tous les deux, ils deviennent ennemis. Et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur plaisir), chacun s'efforce de détruire et dominer l'autre. Et de là vient que là où l'agresseur n'a rien de plus à craindre que la puissance individuelle d'un autre homme, on peut s'attendre avec vraisemblance, si quelqu'un plante, sème, bâtit, ou occupe un emplacement commode, à ce que d'autres arrivent tout équipés, ayant uni leurs forces, pour le déposséder et lui enlever non seulement le fruit de son travail, mais aussi la vie ou la liberté. Et l'agresseur à son tour court le même risque à l'égard d'un nouvel agresseur. HOBBES. QUESTIONS : A - Dégagez l'idée directrice et les articulations du texte. B - Expliquez les expressions suivantes : "égalité des aptitudes". "égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins". C - L'homme est-il violent par nature ? I - DEGAGEZ L'IDEE DIRECTRICE ET LES ARTICULATIONS DU TEXTE. Ce texte de Hobbes traite à la fois des aptitudes dont la nature dote l'homme et des dérèglements qui procèdent de l'usage qu'il en fait alors qu'aucun cadre juridique ne vient précisément délimiter leur expression. En effet, Hobbes ne se situe pas ici dans le champ politique de la société civile. Il évoque la nature des relations qu'entretiennent les hommes lorsqu'ils sont soumis aux seules lois de leurs instincts, de leurs passions ou de leurs intérêts sans que jamais une règle politique vienne s'imposer à eux et les incliner au respect de l'autre. C'est pourquoi, livrés à eux-mêmes, ils laissent libre cours à l'expression de leurs dispositions naturelles ainsi qu'à la satisfaction de leurs propres désirs. C'est bien ce que Hobbes entend distinguer en articulant sa pensée à deux idées maîtresses qui épousent le développement du texte en deux paragraphes. Toutefois, celles-ci se complètent aussi dans la mesure où, si le premier paragraphe dit que les hommes sont égaux selon la nature, le second ajoute qu'ils le sont aussi du point de vue des objectifs et des buts qu'ils cherchent à réaliser. II - EXPLIQUEZ LES EXPRESSIONS SUIVANTES : "égalité des aptitudes". Hobbes considère qu'à l'état de nature les hommes ne se distinguent pas par leurs facultés naturelles ; et si pour l'un l'intelligence ou l'esprit de ruse venait à faire défaut, une compensation par un surcroît de capacités physiques demeurerait toujours possible. Ainsi, la nature n'apparaît pas comme une force de distinction et de différenciation entre les hommes car, si le don est inégal entre les facultés de l'esprit ou du corps accordées à l'un et à l'autre, il s'équilibre (même si c'est sous la forme. »

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