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Hiérarchie des sciences ?

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« Hiérarchie des sciences.

— En appliquant ce principe, nous pouvons d'abord, comme on le fait d'ordinaire, diviser les sciences en sciences mathématiques, physiques, naturelles et morales. Les trois premières classes de ces sciences qui ont pour objet le monde matériel, nous initient graduellement aux lois de plus en plus complexes qui le dirigent. a).

Les plus abstraites et les plus simples sont lés mathématiques, car elles limitent leurs recherches à l'étude de la quantité ou des grandeurs.

Ces sciences peuvent se ramener à deux principale! : L'arithmétique et la géométrie, l'une qui a pour objet les nombre! et qui est indépendante; l'autre, qui a pour objet l'étendue, mais qui est déjà tributaire de la science précédente.

A ces sciences ou ajoute ordinairement l'algèbre; mais elle est moins une science proprement dite qu'une méthode de généralisation et de simplification dont toutes les sciences font usage. Nous pouvons rapprocher de ces sciences la mécanique et l'astronomie qui étudient, l'une l'équilibre des forces et les mouvements qu'elles produisent, l'autre les mouvements des astres et leurs lois.

Ces sciences, comme il ressort de leurs définitions mêmes, sont moins abstraites que les premières ; mais, si elles ont leur point de départ dans l'expérience, c'est aux mathématiques surtout qu'elles doivent de résoudre la plupart des problèmes qu'elles agitent.

La mécanique ne se conçoit pas sans la géométrie et c'est grâce à la géométrie et à la mécanique que les astronomes ont fait leurs plus belles découvertes. b).

Les sciences physiques étudient plus directement les corps.

On peut les ramener à la physique proprement dite et à la chimie.

Celle-là étudie les propriétés générales des corps, telles que la lumière, la chaleur, l'électricité et les modifications qu'ils subissent dans leur constitution externe; celle-ci, les modifications durables qui se produisent dans leur nature intime et font apparaître des propriétés nouvelles.

Pour comprendre les rapports qui unissent aux précédentes ces sciences dont la complexité est déjà très grande, remarquons simplement que, si le nombre n'a rien de commun avec les modifications physiques et chimiques, ces modifications, elles, sont mesurables, et que le calcul est indispensable au physicien et au chimiste. c).

Avec les sciences naturelles, nous abordons l'étude des êtres eux-mêmes dans toute la complexité de leur nature et toute la variété de leurs formes.

Ces sciences sont essentiellement des sciences concrètes.

Les principales d'entre elles sont, dans leur ordre de dépendance et de complexité croissante : la minéralogie et la géologie, qui ont pour objet les êtres inanimés; — la botanique, la zoologie et l'anthropologie, qui ont pour objet les êtres vivants et auxquelles on a, pour celte raison, donné le nom de sciences biologiques.

Chacune de ces sciences ayant reçu, par suite des découvertes des savants, des développements considérables, devait nécessairement donner naissance à d'autres sciences secondaires.

C'est ainsi qu'à la botanique et à la zoologie se sont ajoutées, comme annexes, l'anatomie et la physiologie végétales et l'anatomie et la physiologie animales — l'une qui étudie les organes, l'autre les fonctions; à l'anthropologie, l'ethnologie qui s'occupe de l'origine et de la distribution des races, puis la pathologie, la nosologie et beaucoup d'autres. d).

Si maintenant nous considérons quels objets comprennent les nombreuses sciences que nous venons d'énumérer, nous constatons qu'il en est un qu'elles laissent complètement à l'écart.

C'est l'homme lui-même en tant qu'être pensant, sentant et voulant.

Or, c'est ce nouvel objet qui a suscité un nouveau groupe de sciences, les sciences morales, qu'Ampère appelle, comme nous l'avons vu, sciences noologiques ou sciences de l'esprit.

Ces sciences étudient d'abord les faits généraux de la nature humaine, les émotions, les pensées, les habitudes...

De là tout un ordre de sciences particulières qu'on désigne sous le nom de sciences psychologiques.

— En second lieu, elles cherchent à découvrir les raisons des changements qui surviennent dans l'humanité, à travers les âges, quelles lois président à son évolution et rendent compte de ses progrès : elles forment alors les sciences historiques.

— Enfin, comme l'homme ne vit pas isolé, mais soutient des rapports continuels avec ses semblables, il est naturellement amené à se demander si la société elle-même n'est pas soumise à un mécanisme spécial et s'il n'est pas des conditions plus favorables que d'autres au bienêtre de tous : d'où un dernier groupe de sciences, les sciences politiques et sociales.

De toutes les sciences, celles-ci sont les moins développées; c'est qu'en effet leur complexité est extrême et que leurs progrès sont subordonnés à ceux de toutes les autres.. »

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