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Heidegger: L'essence de la vérité

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« La métaphysique du langage, d'après Heidegger. C'est la signification métaphysique du sentiment de cette situation de l'homme par rapport au langage qu'Heidegger essaie de déchiffrer.

Interroger le langage, c'est interroger l'homme quant à son essence puisque, justement, l'homme est l'être qui parle. a) La révélation ontologique du langage. De la parole, un usage vide et dérisoire peut être fait, dans la « jacasserie» quotidienne.

Et même, limité à sa seule valeur utilitaire, le langage, réduit à son rôle instrumental, risque d'être dévalué.

Tout le problème est de savoir si le langage se limite avant tout à son aspect de communication sociale, et de signe au service de l'homme comme être en rapport avec ses semblables.

Dans ce cas, les mots s'effacent derrière leur rôle, ils ne sont qu'une technique de communication Mais pour autant que l'homme « pense » et que penser c'est aussi s'efforcer de dire fidèlement ce qui est, on peut considérer que le langage ne se réduit pas à sa fonction psychosociologique mais qu'il possède aussi une valeur de révélation ontologique.

Pour le grand penseur allemand contemporain Martin Heidegger, la parole n'est pas une réalité qui appartient à l'homme comme la propriété d'un instrument ; elle est, beaucoup plus fondamentalement, ce qui répond à un appel que nous adressent les choses pensées en leur fond et en leur énigme, c'est-à-dire en leur pure présence en tant qu'elle est source "d'étonnement", qu'elle « donne à penser».

Il s'agit donc d'un appel des choses pensées dans leur "être en tant qu'être".

Le langage humain, pour Heidegger, a comme vocation essentielle d'être fidèle à l'Etre, de le prendre en charge, de le traduire en le "dévoilant", en "révélant" son sens, "Le langage est la maison de l'Etre." A travers la parole humaine, transparaît la vérité de l'Etre qui demeurerait, sans lui, fermée sur son silence et son opacité. b) Langage poétique et vérité de l'Etre. Mais il est une forme privilégiée de langage, dans cette perspective de dévoilement ontologique : c'est le langage poétique.

Le " poète " est, par essence, celui qui " crée " (poïen, en grec, signifie créer), celui qui produit, qui amène ce qui est à la lumière par l'éclat de son verbe.

Contrairement à l'opinion superficielle ordinairement répandue, la poésie n'exprime pas seulement des sentiments subjectifs ; elle est, lorsqu'elle atteint une certaine grandeur, beaucoup plus profondément une expression du monde dévoilé dans sa présence première, avant que l'utilitarisme conventionnel du langage courant en ait masqué la fraîcheur.

Le langage primordial de la poésie (langage ayant une valeur de " sacré ") ne dit pas simplement la subjectivité humaine mais le rapport fécond de l'homme à l'Etre du monde.

Dans un de ses poèmes, Federico Garcia-Lorca parle ainsi du poète écoutant "la naissance du Verbe de la Terre". La philosophie, pense Heidegger, en tant qu'elle se veut essentiellement méditation de l'Etre, a donc tout à gagner à réfléchir sur ce langage absolu qu'est le langage poétique, qui est à l'écoute du mystère sensible du monde.

Méditer sur la poésie, c'est comprendre cette part de l'homme qui est requise par le langage pour autant que le langage est moins une expression de l'homme qu'un appel de l'Etre à quoi répond la pensée humaine.

La philosophie de Heidegger est riche de commentaires pénétrants sur de grands poètes comme Hölderlin et Rilke, chez qui fut vécue une expérience très profonde du rapport de la poésie au mystère de l'Etre.. »

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