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Hegel et la liberté

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On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comporte-ment n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même. HEGEL

« Thème 3957 Hegel et la liberté On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions.

La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive.

Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles.

Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité.

Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances.

La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement.

Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances.

Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui.

Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même.

HEGEL POUR DÉMARRER Notre conduite et notre volonté ne dépendent que de nous-mêmes, et non des circonstances qui nous entourent : le vouloir de l'homme est parfaitement libre.

Hegel rejette ainsi « la force des choses », ainsi que l'appel aux simples relations de causalité : l'homme n'est pas une réalité naturelle et les circonstances ou mobiles ne font que refléter notre vouloir. CONSEILS PRATIQUES Les notions de mobile, nécessité et vouloir jouent un rôle essentiel dans ce texte et doivent donc être expliquées avec beaucoup de soin.

Elles sont fondamentales dans l'architecture assez simple de ce texte qui contient trois parties : la première insiste sur la caractère actif du vouloir, la deuxième veut montrer que la nécessité des choses ne joue pas un rôle déterminant, la troisième amène à conclure que la conduite de l'homme ne dépend que de lui. BIBLIOGRAPHIE ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, livre III, Garnier-Flammarion.

DESCARTES, Méditations métaphysiques, GarnierFlammarion.

HECEL, Propédeutique philosophique, Minuit, p.

32. On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces "mobiles", circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité.

Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais, en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. Dans la mesure où l'homme allègue (1) qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même. HEGEL (1) "alléguer" signifie prétexter, prétendre. DIRECTIONS DE RECHERCHE • En quoi peut-on soutenir que « la formule indique...

que je me suis comporté de façon passive » ? • Est-ce que Hegel énonce que « mon comportement a été entièrement actif » ? • Pour quelles raisons, selon Hegel, peut-on dire que « mon comportement...

a été actif...

de façon essentielle » ? — Que pensez-vous de son argumentation ? — Quelles assertions implicites doivent être admises pour que l'argumentation soit convaincante ? • Comment comprenez-vous et que pensez-vous de l'assertion « en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances » ?. »

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